~Knox~Je considérais cette meute comme la mieux protégée que j’avais jamais connue. Aucune mesure de sécurité ne semblait leur échapper, ni à Alpha Gabriel ni à Alpha Kaia, et il m’était difficile d’en formuler la moindre critique.Mais alors, pourquoi étais-je vraiment ici… ?J’attendais que finisse le rapport du soir d’Alpha Gabriel et de son Beta Roméo. Jaxon et Jace avaient sans doute dit du bien de moi ; j’avais déjà visité d’autres meutes pour en évaluer la sécurité, sans jamais bénéficier d’un accès aussi complet que celui que m’offrait la meute du Fantôme Noir. Installé confortablement, je laissais mon regard parcourir l’impressionnant bureau des alphas… Deux bureaux alignés témoignaient de leur présence. Aucun loup-garou n’aurait pu rester insensible devant leur puissance, tant en commun qu’en individuel.Depuis mon enfance, on me racontait des histoires sur la meute du Fantôme Noir, des récits qui terrifiaient la plupart des enfants. Pourtant, Pourtant, l’atmosphère à
« Juste en passant… », ai-je lancé en haussant les épaules, feignant de n’y accorder aucune importance. Pourquoi devrais-je m’en soucier...---Ce matin, l’entraînement a été reporté pour laisser place à une réunion des chefs de département où j’ai été invité une nouvelle fois. On m’avait appris, depuis bien longtemps, qu’il fallait se lever tôt pour s’entraîner ; du coup, privé de ma séance, je suis allé à la cuisine préparer mon café et c’est là que j’ai trouvé une femme aux cheveux noirs, qui m’était inconnue, en train de fouiller dans les placards.« Que cherches-tu ? », ai-je demandé alors que je l’observais essayer d’atteindre l’étagère la plus haute. De petite taille, même sur la pointe des pieds, elle s’est retournée vers moi, les sourcils froncés, avant de se porter la main au front, visiblement en souffrance.« Des antidouleurs. »« Nuit arrosée ? », ai-je rétorqué, m’appuyant contre l’îlot central.« On peut dire ça. Et toi, qui es-tu ? », m’a-t-elle lancé avec méfia
~Knox~J’avais découvert d’innombrables terrains d’entraînement et vu des milliers d’exercices, mais rien ne m’avait autant intrigué que les séances au sein de la meute du Fantôme Noir.Une fois la réunion terminée, chacun reprenait ses occupations habituelles, et je rejoignais Jaxon et Jace qui se dirigeaient vers l’aire d’entraînement.J’avais désespérément besoin de prendre mon vélo pour vider ma tête… retrouver ma concentration. Seule une balade pouvait apaiser mon esprit. J’avais déjà côtoyé des familles alpha, mais celle-ci se distinguait nettement.« Tu es vraiment un sacré connard, non ? », a lancé Jace en tapotant l’épaule de Jaxon, le dépassant en dévalant une petite colline vers le terrain.« Quoi ? », a répliqué Jaxon en levant les yeux de son téléphone, fronçant les sourcils.« Josie… »« Tu te réjouis qu’elle s’entraîne avec des armes ? »« Tant qu’elle en est heureuse. »« Jace, tu ne peux pas être sérieux ! », Jaxon s’est figé sur le coup, en grognantg contre s
« Qui a gagné ? », ai‑je dit en serrant les dents. « C'est moi… », a répondu le plus jeune, avançant la tête baissée de honte… enfin, il avait au moins du courage.« Je pense qu’on va augmenter la charge de travail de la fille de l’alpha aujourd’hui, non ? »…« Knox, c’est quoi ce bordel ? », a crié Jace en se précipitant derrière moi, pendant que je traînais les deux blessés en direction de l’hôpital.« C’est à cause des entraînements – voilà pourquoi l’hôpital se retrouve sans cesse avec des guerriers blessés… Ils se font du mal eux-mêmes », j’ai lancé les deux hommes devant moi, m’arrêtant un instant pour pour expliquer à Jace.« Sois sérieux… » « Je le suis, ils se relaient juste pour passer du temps avec ta sœur, histoire de tenter leur chance avec elle. »Je me demandais pourquoi Jace m’accompagnait plutôt que Jaxon, puisque ce dernier aurait au moins trouvé une punition pour ces salauds.Au lieu de cela, Jace a éclaté de rire, se penchant en avant et se tenant le t
~Josie~Il a fait cela ? Il a blessé ces guerriers… dans quel but ? Je reconnaissais que c’était l’un des rares instants où le sang se faisait sentir, bien différent de mes soins habituels destinés à renforcer les muscles ou à réaligner quelques os, jamais à refermer des plaies béantes. J’essayais de contenir l’excitation à l’idée de me salir les mains pour changer, de tester de nouveaux remèdes.« Tu as fait ça ? Tu as blessé les membres de ma meute ? » Il avait gravement outrepassé ses droits d’observateur. Il était censé observer et donner son avis, pas s’en prendre aux membres de la meute… Jaxon et Jace n’étaient-ils pas à ses côtés à ce moment-là ? Comment avaient-ils pu laisser faire cela ?« Avant de me juger, Rousse, vérifie bien tes faits. Savoure la prise que je t’ai apportée aujourd’hui, car j’ai le pressentiment que tu ne verras pas de guerriers blessés de sitôt. » Sa voix demeurait froide, laissant transparaître une pointe d’irritation.Cet homme m’agaçait au
D'une bouffée, je me laissais envahir par le parfum enivrant du cuir et du bois de santal, tout en me retenant de céder à l’envie de me laisser aller, redressant mon dos… mon derrière se pressait contre son entrejambe. Il Il ne manquerait pas de remarquer que je n’avais pas mon arme sur moi aujourd’hui.Un gémissement s’échappait de lui lorsqu’il saisissait le bocal en lançant un regard par-dessus son épaule.« Tu ne joues pas franc-jeu, n’est-ce pas, Rousse ? » Sa voix, douce et complice près de mon oreille, se mêlait à un léger rire avant qu’il ne dépose le bocal sur le plan de travail, juste devant mon ventre légèrement découvert. Le contact de son pouce sur mon nombril réveillait en moi d’inattendus frissons.« Pas si je peux l’éviter. »Je me décalais, appuyant mon dos contre le rebord du plan de travail, cherchant à créer un espace entre nous. À cette proximité, je pouvais pleinement admirer sa prestance. Ses yeux bruns, empreints d’une mélancolie intense, pétillaient d’
~ Knox ~Le rugissement de ma moto résonnait jusque dans mes os, apaisant instantanément corps et esprit. En tissant ma route entre les voitures et en poussant l’engin à fond, je retrouvais enfin l’essence de moi-même… mon sanctuaire. Ici, je n’avais plus à réfléchir, il suffisait d’agir.Ayant quitté la route principale, je suivais les indications menant à un belvédère local, ce point de vue offrant un panorama exceptionnel sur les environs. En dévalant cette route sinueuse, mes pensées dérivaient vers La Rousse. Comment se faisait-il qu’elle parvienne toujours à me mettre en colère… et surtout, pourquoi la laissais-je faire ?Je n’avais nullement prévu de la suivre jusque dans le hall de son immeuble, mais ma colère contre ces enfoirés qui se relayaient juste pour passer du temps avec elle m’avait pris de court. Quelque part, l’un d’eux a lancé : « Tape ça ! » Mes jambes se sont mises à la suivre avant même que mon esprit n’ait le temps de comprendre, quand soudain son parfum m’
Tandis que l’ambiance naturelle de la meute se faisait à peine entendre, Alpha Gabriel levait la main pour prononcer quelques mots… J’écoutais tout en balayant la foule du regard. Elle n’était pas là ; elle ne se plaçait pas devant les membres de la meute comme le faisait sa famille, ni ne se tenait aux côtés de l’alpha familial. Pourquoi, putain, ne se trouvait-elle pas ici ? N’était-ce pas là une nouvelle preuve de sa réticence à accepter l’évolution de sa place au sein de la meute – tout comme elle refusait de s’entraîner sans arme ? Une attitude aussi défiant l’autorité de la meute ne serait pas tolérée par Alpha Gabriel; même Jaxon n’avait pas manqué de lui adresser des reproches… Alors, pourquoi ne la faisaient-ils pas venir ici pour lui rappeler ses devoirs, en tant que fille et sœur des quatre alphas ?« Pourquoi la fille de l’alpha n’est-elle pas là ? », ai-je dit à une femme à mes côtés, ma voix se muant presque en un murmure rauque.« Elle doit être à son stand de ti
~ Josie ~Je me sentais à nouveau comme cette adolescente de seize ans, celle qui pensait avoir toute la vie devant elle. Un mince espoir – qu’une louve se manifeste à mes dix-huit ans – brûlait encore en moi, tel un flambeau vacillant au plus profond de mon être. À l’époque, je croyais en savoir déjà tant de choses, persuadée d’être déjà une femme.Trois ans plus tard, me voilà replongée dans la nuit où il m’avait rejetée en boîte, comme si toutes ces années de quête intérieure et de découvertes s’étaient évanouies en un clin d’œil. J’avais de nouveau 16 ans.Non seulement il m’avait offert mon premier baiser, mais j’en étais venue à penser qu’il serait mon premier amour – peut-être même mon unique amour. Jamais je n’avais éprouvé une telle intensité, un magnétisme qui me tirait irrésistiblement vers lui. Rien ni personne ne faisait naître en moi ces frissons; si j’avais eu une louve, j’aurais pu m’y abandonner… mais je n’en avais pas, et je savais que mon esprit essayait d
« Je suis reconnu comme le meilleur tireur de la meute… et probablement l’un des meilleurs parmi les métamorphes. Tous les combats ne nécessitent pas forcément la présence d’un loup. Mais oui, tu avais raison, j’ai manqué à ma promesse envers toi.Tu as consenti à une aventure purement charnelle, sans attaches, et voilà que je te tends une corde pour que tu t’y pendes. »Mince, ces mots m’ont transpercé le cœur comme un million de poignards.« Josie… »Mon loup m’a supplié de la calmer, d’apaiser sa douleur, mais que pouvais-je faire après avoir semé le chaos ?« Tu ferais mieux de partir. J’ai un départ très tôt demain et je dois régler quelques affaires à la cabane. Je te rejoins bientôt », a-t-elle dit.J’ai rassemblé toute ma force pour la laisser derrière moi, l’abandonnant dans la fraîcheur du début de soirée, au milieu des prés où elle se trouvait anéantie. Le son de ses sanglots s’est mêlé à mes pas, et j’ai cru entendre le bruit le plus douloureux qui ait jamais existé
~ Knox ~Elle se recule de moi, je vois la douleur sur son visage. Mon loup hurle en moi, il se débat intérieurement pour m’arrêter de parler, pour l’accepter, pour la prendre comme mienne. Mais je ne peux pas… comment pourrais-je la garder en sécurité, la protéger de la destruction qui me poursuit encore aujourd’hui ? Elle n’a pas de louve, et franchement, je m’en fiche… cela ne la rend pas moins spéciale à mes yeux. Elle est parfaite, sauf pour le fait qu’elle ne peut pas se défendre contre les atrocités que j’ai vues de mes propres yeux. Si mon père n’a pas pu protéger ma propre mère, qui était une guerrière redoutable hors pair. Comment pourrais-je croire, ne serait-ce qu’un instant, que je pourrais protéger Rousse ? Mieux vaut pour elle qu’elle reste ici, qu’elle reste avec sa famille… qui la protégera toujours. Elle n’a aucun risque ici, aucun besoin de se battre… aucun besoin que la communauté des métamorphes sache qu’elle est différente. Autant que je me d
« Je ne m’attendais pas à ce qu’on rende ça public, je pensais que tu voulais que ce soit secret, tout comme moi. » « Je le voulais, je le veux. La nuit dernière, quand tu es entré, tu m’as trouvée en train de voir Pascal et Tante Alora s’embrasser. Je pensais que c’était juste une aventure d’un soir, mais ils sont ensemble depuis des années, en secret. Je ne peux pas, je ne veux pas être comme ça, je ne veux pas passer des années dans l’ombre, voler des baisers quand personne ne regarde… » « Rousse, tu ne fais pas de sens. » Ses doigts passent dans ses cheveux sombres et soyeux, ses yeux charmants montrent une certaine confusion. « Je sais que j’ai dit que ce serait juste du sexe mais… je… je veux plus. » « Plus ? » Sa voix peine à cacher sa surprise. Peut-être que j’aurais dû le prévenir avant, plutôt que de lui balancer ça sur le moment. Mais pourquoi attendre ? « Tu as dit toi-même la nuit dernière, j’étais à toi. » « Quand est-ce que j’ai dit ça ? » Un petit fron
~ Josie ~Encore une fois, ma journée de travail semblait interminable, je brûlais d’envie de voir Knox après. J’avais pris ma décision, je voulais qu’on essaie, qu’on soit ouverts avec tout le monde. Oui, Jaxon risquait de péter un câble, c’était son mentor et il n’était peut-être pas ravi de l’écart d’âge… mais je m’en fiche. Je refuse de devenir comme Tante Alora, de passer des années dans l’ombre alors qu’en réalité, tout le monde autour de moi serait compréhensif. Il y a des détails logistiques à gérer. Oui, il devra repartir bientôt pour l’entraînement, mais je peux lui rendre visite, on peut y arriver. Tant qu’il en a envie aussi. Pourquoi ne le voudrait-il pas ? La nuit dernière, il m’a appelée la sienne, « la mienne », ces mots résonnent encore dans ma tête toute la journée. Ils menacent de me faire tomber à genoux de désir pour lui. « Josie, tu as réapprovisionné les fournitures ? » « Oui, je l’ai fait dès que je suis arrivée. C’était calme aujourd’hui, alo
« Mais il n’est pas mon compagnon. » Sa lèvre inférieure est prise entre ses dents, et je déteste la voir dans cet état… partagée. « Et alors ? Parole de quelqu’un qui n’a pas de compagnon : la vie est trop courte. Tu as trouvé un homme qui tient à toi, qui veut être avec toi… te faire sienne. Peu importe ce que la lune en pense. J’ai bien peur de te dire ça, Tante Alora, mais si tu n’as pas trouvé ton compagnon à ce stade de ta vie… il y a de fortes chances que tu ne le trouves jamais. » Ou qu’il soit déjà mort… mais personne n’aime penser que leur compagnon est déjà mort. « Tu penses que je devrais le laisser me marquer ? » « Bien sûr. Pascal est parfait pour toi, on l’adore tous, Papa lui fait une confiance totale… qu’est-ce que tu attends ? C’est pour ça que tu étais seule ? Tu avais peur de ce que nous penserions tous ? » Je veux dire, c’était le premier Bêta de Papa, bon sang. Il a aidé Papa à mettre en place cette meute. « Non, ce n’est pas ça… c’est juste… attends,
~Josie~ Je devais être à l’hôpital pour midi pour commencer mon service, ce qui me laissait l’occasion parfaite de m’entraîner ce matin dans la clairière. M’étirant dans ma cabane avec ma musique à fond… Lobo, indifférent, assis près de la porte, les yeux à moitié ouverts. À mi-chemin de mon entraînement, un petit grondement de Lobo m’informe qu’un visiteur est dehors. Cela ne semble pas être une grande menace, car il reste allongé sur le sol, bloquant la porte, même lorsque Tante Alora essaie d’entrer. Elle regarde la porte bloquée, un rire lui échappant alors qu’elle parvient à se faufiler par une petite ouverture juste assez grande pour elle. « Lobo, bouge. » Je lui ordonne d’un claquement de doigts. Il finit par se lever avant de tourner autour du même endroit et de se recoucher. « Je vois que rien ne change. » « Non, pas ici. » Quant à elle… « Qu’est-ce que tu fais ici, si loin ? » Je m’approche de mes enceintes et baisse le volume. « Je voulais expliquer c
Mon corps tout entier se tend lorsqu’il dépose un baiser sur le dos de sa main avant de marcher dans ma direction. Je suis certain que l’Alpha assis à côté de moi a remarqué ma tension, un sourire se dessinant sur son visage tandis que son verre à whisky s’élève vers ses lèvres. « Bonne nuit, Alpha. » Le Docteur Abel tend la main à l’Alpha Gabriel pour le saluer. C’était un homme confiant, même à vue d’œil, qui ne devait pas être plus âgé que moi. Je le placerais dans la tranche des vingt-cinq à vingt-huit ans. « Tu pars ? » « J’ai un début de journée tôt. » « Oui, je suppose qu’il se fait assez tard. » L’Alpha Gabriel serre la main du docteur avec respect. « Eh bien, merci pour l’invitation. » « Bien sûr. » Je l’observe en silence, mes mains crispées autour de mon verre, le regard dur fixé sur lui alors qu’il s’éloigne, se fondant dans les ténèbres de la nuit. « Tu ne l’aimes pas beaucoup, hein ? » Je tente de discerner si sa question a une touche d’humour. «
~ Knox ~Rester à distance, la regarder danser avec un Alpha après l’autre me tuait. Si l’odeur de son jus n’était pas encore imprégnée sur ma bite, je perdrais le contrôle, là, tout de suite. Notre aventure passionnée ne remontait pas à si longtemps, au point qu’elle parvenait encore à apaiser mon loup juste sous la surface, si une telle chose est possible. L’Alpha Gabriel et l’Alpha Kaia m’avaient offert la meilleure occasion de promouvoir mon programme pendant cet événement, sans même s’en rendre compte. Des Alphas et des Bêtas, désireux d’en savoir plus sur le programme, n’avaient cessé de se présenter à moi toute la soirée. Mon agenda serait complet pour les 6 à 12 prochains mois. Je n’avais pas envisagé la formation des Bêtas, mais après avoir déjà reçu des propositions de financement de la part de plusieurs Alphas ce soir… c’est une possibilité que je prendrai en considération à l’avenir. Elle était à couper le souffle. Sa chevelure rousse scintillait sous la lueur c