AldricLes premières heures du matin furent marquées par un silence lourd et oppressant, comme si le monde entier attendait la tempête imminente. Je me tenais sur le sommet des remparts du château, scrutant l’horizon. L'armée de Darnak se trouvait à quelques kilomètres de là, massée dans une vallée qui offrait une excellente position stratégique. Le bruit des tambours de guerre résonnait faiblement à travers l’air, amplifiant la tension qui régnait parmi les soldats et les habitants du royaume.Elara, à mes côtés, observait également les préparatifs. Notre décision était prise : nous devions défendre notre terre, coûte que coûte. Les négociations échouées, la guerre n’était plus une option, mais une nécessité. Chaque détail du plan de défense avait été soigneusement étudié. Nous avions choisi de concentrer nos forces sur la protection des remparts et des points stratégiques des villes frontières. Il s’agissait maintenant de résister le plus longtemps possible."Les troupes ennemies se
(Aldric)Les premiers rayons du soleil déclinant éclairaient un champ de bataille marqué par la violence et les souffrances. Le sol, jonché de corps, de boucliers brisés et de lances cassées, témoignait de l’intensité des affrontements. Le vent, chargé de poussière et de fer, balayait la scène, emportant avec lui les derniers échos des clameurs de guerre. La bataille était terminée, mais son poids pesait lourdement sur mon cœur.Les soldats qui restaient se regroupaient autour des remparts, épuisés mais reconnaissants d'avoir survécu. Les blessés étaient soignés dans les tentes de fortune qui avaient été dressées rapidement, et les cris des soignants se mêlaient aux murmures des soldats, discutant de la journée et de ceux qu’ils avaient perdus.Je descendis des remparts, le regard sombre. J'avais survécu, mais la victoire me semblait amère. Darnak avait reculé, mais à quel prix ? Des milliers de vies avaient été sacrifiées pour une cause qui me semblait désormais bien incertaine. Je n
AldricLe temps semble s’étirer, suspendu dans une attente lourde, à la mesure des événements à venir. Les préparatifs pour la délégation de paix se poursuivent, mais l’incertitude persiste, enveloppant chaque décision. Les messagers envoyés à Darnak reviennent avec des réponses ambiguës : les portes de la négociation sont entrouvertes, mais aucune garantie n’existe quant à la volonté réelle du roi ennemi de faire la paix.Malgré mes espoirs, je ne peux me débarrasser de l’angoisse qui me tient. Le poids de la guerre, de la destruction, et maintenant la fragilité de la paix m’enserrent, comme un spectre invisible. Si la paix échoue, tout ce que nous avons enduré sera vain, et la guerre pourrait reprendre, avec une brutalité encore plus grande.Elara, observant mon angoisse silencieuse, comprend que, malgré mon apparence de souverain ferme, je suis rongé par des doutes. Nous avons tous les deux vécu les horreurs du champ de bataille, mais seul moi porte maintenant la lourde couronne de
AldricLe grand hall du château résonne du bruit des pas lourds des émissaires ennemis, leurs manteaux sombres balayant le sol de pierre froide. L’air est chargé d’une tension presque étouffante. Je me tiens droit, entouré de mes conseillers et des principaux seigneurs de mon royaume, mes mains crispées sur la table qui nous sépare de la délégation adverse.Les ambassadeurs de Darnak, menés par le seigneur Kaelen, un homme austère au regard acéré, prennent place en face de nous. Ce n’est pas un simple diplomate. Sa silhouette imposante, son attitude rigide, tout en lui trahit le guerrier endurci par des années de combats. Ses yeux scrutent mon visage avec une intensité qui cherche à me sonder, à me jauger. Derrière lui, ses compagnons restent silencieux, attentifs au moindre mot, au moindre geste.Je ne laisse rien transparaître. La fatigue alourdit mes muscles, mes doutes me rongent, mais il est hors de question de le montrer. Chaque mot prononcé aujourd’hui pourrait sceller l’avenir
AldricLes lourdes portes du hall se referment derrière la délégation de Darnak, et un silence oppressant s’abat sur la salle. La tension, encore brûlante il y a quelques instants, semble désormais cristallisée dans l’air. Je reste immobile, les mains appuyées sur la table, fixant la lueur vacillante des torches accrochées aux murs de pierre.J’entends les mouvements des conseillers derrière moi, certains chuchotant entre eux, d’autres se dirigeant vers la sortie. Chacun a son opinion sur ce qui vient de se passer. Je le sais. J’imagine déjà les murmures dans les couloirs, les calculs politiques, les doutes sur ma capacité à mener ce royaume dans une nouvelle ère.Des pas feutrés s’approchent. Je reconnaîtrais cette démarche entre mille.— Tu as fait ce que tu pouvais, souffle Elara en posant une main légère sur mon épaule. Ne te laisse pas écraser par ce poids. Les négociations ne se gagnent pas en un jour.Sa voix, douce mais ferme, cherche à m’apaiser. Je ferme les yeux un instant,
Aldric Le ciel au-dessus du château est d’un gris lourd, presque menaçant, comme si la nature elle-même ressentait le poids des événements à venir. Debout devant la grande fenêtre de la salle du trône, j’observe les nuages qui s’amassent lentement, annonçant une tempête imminente. Le silence qui règne dans les couloirs semble irréel, une tranquillité presque coupable avant l’inévitable.J’ai envoyé l’ultimatum il y a une semaine. Aujourd’hui, le moment fatidique est arrivé. Les émissaires de Darnak ne tarderont plus à arriver, porteurs de la réponse de leur roi.La porte s’ouvre derrière moi. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s’agit.— Le messager de Darnak est en chemin, annonce Elara d’une voix posée.Je me tourne lentement vers elle. Ses yeux, aussi perçants qu’un aigle en chasse, me scrutent avec intensité. Elle porte une expression grave, mais sa détermination est intacte.— Je sais, murmuré-je. Je m’attends à tout… mais j’ignore ce que Darnak décidera.El
AldricLe matin se lève sur le château, baigné d’une lumière pâle et hésitante, comme si même le soleil doutait de la paix qui tente de s’installer. L’air est lourd d’incertitude, et je ressens cette tension jusque dans mes os. Debout devant la grande table de la salle du conseil, je fixe les cartes du royaume, leurs frontières redessinées après tant de sang versé.Mes doigts effleurent les lignes tracées à l’encre, mais je sais que c’est bien plus que des traits sur un parchemin. Ce sont des destins, des vies brisées à recoller, des serments à tenir, des haines à apaiser. La guerre a été une épreuve, mais maintenir la paix sera un combat tout aussi rude.Je me recule légèrement, croisant les bras, étudiant chaque territoire. Certains villages ne sont plus que des ruines fumantes, d’autres ont été conquis de force et occupés par des troupes qui ne savent plus où est leur allégeance. Même si j’ai signé la paix avec le royaume de Darnak, la réalité sur le terrain est bien différente. De
AldricLe calme qui semble envelopper le royaume n’est qu’une illusion fragile. Les négociations de paix avancent, mais sous la surface, les tensions restent vives. Les blessures de la guerre sont encore trop fraîches, les rancœurs trop profondes. Je le ressens dans chaque regard méfiant, dans chaque murmure échappé des couloirs du château. Il suffit d’une étincelle pour que tout s’embrase à nouveau.Assis à mon bureau, je parcours les derniers rapports. Une pile de documents s’amasse devant moi, chacun portant le poids d’une décision à prendre, d’un compromis à concéder. Chaque phrase rédigée est un équilibre précaire entre diplomatie et fermeté. Je ne peux pas me permettre la moindre erreur.La porte s’ouvre sans prévenir, et Elara entre d’un pas vif. Son visage est marqué par une inquiétude qu’elle ne cherche même pas à dissimuler.— Aldric, il faut que tu saches quelque chose.Je lève les yeux vers elle, immédiatement en alerte.— Qu’est-ce qu’il se passe ?Elle s’approche et dépo
Pensé par AldricLe vent souffle fort ce soir-là, une promesse d'un changement imminent. Je me tiens une fois de plus sur les remparts du château, observant l'horizon avec une intensité nouvelle. La guerre que j'ai espéré éviter est désormais inévitable. Les dernières semaines ont été marquées par des alliances secrètes, des intrigues et des manœuvres politiques qui se sont intensifiées à mesure que la tension montait. J'ai pris ma décision finale : il est temps d'agir.Elara, à mes côtés, observe également la vaste étendue du royaume. Je sais que le poids du pouvoir pèse lourd sur mes épaules, mais je sais aussi qu’elle est prête à affronter ce qui va venir. "Ils ne nous laisseront pas de répit, Aldric. Ils veulent tout ou rien. Cette fois, il n’y a pas de place pour les demi-mesures."Je tourne mon regard vers elle, un sourire fatigué mais résolu sur les lèvres. "Je l'ai toujours su. Mais chaque choix a un prix. Et ce prix, Elara, pourrait bien être notre dernier test."La guerre qu
Par AldricLes jours qui suivent sont remplis d'une tension qu'on ne peut ignorer. Le royaume se trouve à un carrefour dangereux, et bien que la confrontation directe avec les traîtres et conspirateurs ait laissé des cicatrices profondes, la véritable épreuve est encore devant nous : comment maintenir la stabilité après avoir révélé la vérité sans sombrer dans le chaos qui semble tout engloutir ?Après la réunion, certains seigneurs se sont retirés dans un silence lourd, leurs visages marqués par l'incertitude. D'autres, plus audacieux, ont ouvertement défié mes décisions, et leurs murmures de mécontentement se propagent à une vitesse alarmante. Ceux qui s’opposent à mes réformes semblent se regrouper, transformant une simple crise de loyauté en un véritable combat pour l’avenir du royaume.Elara et moi savons que la paix fragile que nous avons obtenue se fissure lentement. De nouvelles alliances se forment, des trahisons se trament dans l'ombre. Le vent, toujours porteur de rumeurs,
(Aldric)Le château est plus tendu que jamais. Les seigneurs arrivent un à un, leurs visages marqués par l’anticipation, mais aussi, pour certains, par la nervosité. Je me suis préparé à cette réunion comme jamais auparavant. La vérité, même si elle est douloureuse, doit être confrontée. Je ne peux plus reculer.Elara, toujours à mes côtés, observe les arrivées avec une attention aiguisée. Elle sait que les enjeux sont plus élevés que jamais. Les murmures qui circulent sur la corruption et les trahisons au sein même du conseil sont désormais un poison qui se répand à travers tout le royaume. Il est crucial de répondre à ces accusations de manière décisive et sans hésitation.Je prends place sur mon trône, mon regard perçant scrutant la salle. Les seigneurs, bien que dissimulant leurs émotions, ne peuvent s’empêcher de ressentir le poids de la situation. La salle est remplie, mais l’atmosphère est tendue, presque palpable."Mes seigneurs", je commence d’une voix calme mais ferme, "nous
Par AldricLes jours qui suivent la grande réunion sont étrangement calmes. Une tranquillité précaire s’étend sur le royaume. Le vent, jadis porteur de rumeurs de rébellion et de dissidence, semble plus doux désormais, comme si la tempête avait été temporairement dissipée par mes paroles et les compromis obtenus. Mais je sais que la paix n’est jamais aussi simple. Chaque geste, chaque décision, porte son lot de conséquences.Elara, toujours vigilante, ne partage pas totalement mon optimisme. "Vous avez gagné une bataille, mais la guerre, elle, n'est pas terminée", me rappelle-t-elle un matin alors que nous nous entretenons dans le bureau du roi. "Il y a encore des forces dans l'ombre, des alliés de ceux qui conspirent encore contre vous. Ils attendent le bon moment."Je hoche la tête, contemplant la carte étendue devant nous. Le royaume semble plus stable, mais la fragilité de la situation reste là, tapie sous la surface."Je sais", lui réponds-je. "Mais nous avons donné à ceux qui do
AldricElara me regarde longuement, la lumière qui filtre par les fenêtres illuminant ses traits décidés. Elle semble hésiter, mais son instinct ne la trompe jamais. "Que veux-tu dire, exactement ?"Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes pensées se formant lentement. "Je vais proposer une grande réunion. Tous les seigneurs, les nobles du royaume, et même ceux qui s’opposent encore à nos réformes. Une réunion où chacun pourra exprimer ses préoccupations et ses idées. Peut-être que, dans cet échange, nous pourrons trouver une voie commune."Elara me scrute, un air de défi dans ses yeux. "Une réunion… avec ceux qui conspirent encore contre toi ?""Oui", dis-je simplement, la certitude d’avoir choisi la voie la plus difficile s’installant en moi. "Mais c’est la seule façon de dissiper la rumeur avant qu’elle ne se transforme en tempête. Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons pris au piège, et il sera trop tard."Elle réfléchit un instant avant de hocher lentemen
AldricLe calme qui règne sur le royaume depuis la confrontation à la forteresse est trompeur. Il est trop parfait, trop silencieux. Un souffle d’air froid s’infiltre à travers les fenêtres entrouvertes de mon bureau, soulevant les lourdes tentures sombres. Je fixe les flammes vacillantes des bougies, perdu dans mes pensées.Les seigneurs qui ont hésité à se rallier à la rébellion ne sont pas tous convaincus. Je l’ai vu dans leurs yeux, senti dans leur manière de parler. Ils n’ont accepté qu’en surface, attendant le moment propice pour se détourner. Certains attendent encore que l’ombre du chaos s’abatte de nouveau pour se positionner du côté qui leur sera le plus avantageux.Un mouvement près de la porte attire mon attention. Elara entre, silencieuse comme une ombre. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol de pierre, et pourtant, sa présence remplit la pièce d’une tension familière.— Ne nous laissons pas endormir par cette accalmie, dit-elle d’un ton calme mais tranchant comme une la
AldricLa lumière du matin filtre à peine à travers les fenêtres du château, projetant des ombres allongées sur le sol de pierre. Je suis déjà debout, incapable de trouver le repos alors que le vent souffle fort à l’extérieur, hurlant comme un présage funeste. Ce matin, il ne charrie pas seulement l’air glacé des hautes montagnes, mais aussi une rumeur persistante, une rumeur dangereuse qui s’immisce dans les couloirs du royaume comme un poison silencieux.Un complot. Une nouvelle rébellion en gestation.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément. La paix que nous avons tant lutté pour instaurer est plus fragile que jamais. Nous avons apaisé les guerres, apaisé les tensions, mais nous n’avons pas éradiqué la haine de ceux qui désirent l’ancien ordre. Et aujourd’hui, ils montrent à nouveau les crocs.Les portes de la salle du trône s’ouvrent sans bruit, et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui entre. Je ressens sa présence avant même qu’elle ne parle.Elara.El
AldricLe royaume de Varek semble en paix, du moins en surface. Les murs du château sont solidement réparés, les routes commercent de nouveau, et les terres autrefois dévastées par la guerre se couvrent d’une verdure renaissante. Pourtant, dans les ombres, le souvenir des batailles, des trahisons et des pertes demeure. Les cicatrices invisibles sont toujours là, prêtes à se rouvrir au moindre choc. La paix, aussi précieuse soit-elle, n’est jamais totalement acquise.Je me tiens devant la grande table de la salle de guerre, une carte du royaume étendue devant moi. Mon regard parcourt les différentes régions, chaque territoire portant les stigmates de notre lutte passée. La reconstruction avance, mais quelque chose en moi refuse de croire que tout est terminé. Cette stabilité me semble fragile, comme un château de sable menacé par la marée.La porte s’ouvre doucement, et Elara entre dans la pièce. Son regard est doux, mais je vois l’inquiétude qui y brille. Elle sait que je porte le poi
AldricLa salle du trône est étrangement calme, baignée dans la lumière pâle de l'après-midi. Les échos des derniers événements résonnent encore dans les couloirs du château, mais l'ombre de la trahison commence lentement à se dissiper. Assis sur mon trône, je fixe l'horizon par les grandes fenêtres. Le vent léger fait flotter les rideaux, comme un présage de renouveau, un souffle annonçant le changement.La douleur de la trahison est encore vive, un poison qui s’infiltre dans mes pensées. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le luxe de m’y attarder. Le royaume a besoin d’un roi fort, capable de le guider à travers les cendres de cette période sombre.Des bruits de pas résonnent sur le marbre froid. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agit.Elara.Sa présence est une constante, un ancrage dans le chaos. Elle avance d’un pas mesuré, mais je décèle l’inquiétude dans son regard. Lorsqu’elle s’arrête devant moi, elle s’incline légèrement avant de parler d’une voix posée