VarekÀ l’arrière de la salle, Aldric m’observe. Nos regards se croisent, et un simple mouvement de tête suffit pour comprendre ce que nous savons déjà : nous sommes à la croisée des chemins. Il n’y a plus de retour en arrière possible.Puis, enfin, le silence se brise. Lord Veldrin se lève lentement. Son visage porte les marques des années de guerre et de trahison, et ses yeux, durs comme l’acier, me transpercent.— Tu nous parles de paix, Varek, mais la paix n’est qu’une illusion pour les faibles.Sa voix grave résonne dans la grande salle. Certains nobles hochent la tête en silence, d’autres détournent le regard, mal à l’aise.— Les seigneurs de ce royaume ne veulent pas d’un roi faible. Nous avons tous perdu durant ce conflit, et si nous devons bâtir quelque chose, ce ne sera pas sur des fondations de compromis. Ce royaume a besoin de force, de leadership, de quelqu’un qui gouverne d’une main ferme. La guerre n’est pas finie. Elle n’a jamais cessé.Un frisson parcourt l’assemblée.
VarekLes visages d'anciens ennemis se croisent autour de la table, leurs cicatrices visibles ou invisibles témoignant des batailles qu’ils ont menées. Pourtant, quelque chose d'inattendu se produit : un frémissement d’espoir, un murmure de réconciliation.Je passe de plus en plus de temps à superviser ces délibérations. J’écoute, j’observe, j’attends avant de parler. La guerre m’a appris que chaque mot peut être une arme ou une offrande, et je refuse d’en faire un instrument de destruction. Mon royaume est une fragile toile d’araignée, tissée avec peine après tant d’années de chaos. Le moindre faux pas pourrait la briser.Mais malgré ces avancées, une question ne me quitte pas : le royaume est-il réellement prêt à pardonner ? Ou les blessures du passé sont-elles trop profondes pour espérer une véritable paix ?---Un soir, alors que je me plonge dans la lecture d’un rapport sur l’état des provinces, un bruit de pas précipités retentit derrière la porte. Avant même que je ne lève les
VarekLes jours qui suivent la réception de la lettre de mon père sont marqués par un silence lourd, comme une brume épaisse qui enveloppe le château et ses habitants. Je passe de longues heures seul, méditant sur ses mots, tentant de comprendre si le choix de la paix est encore viable ou si la guerre est désormais inévitable. Une chose est certaine : le vent de la rébellion souffle dans tout le royaume, et la stabilité que j’ai tant espérée semble désormais hors de portée.Les tensions entre les partisans de la paix et ceux qui soutiennent l’héritage de mon père – la guerre comme moyen de domination – grandissent de jour en jour. Le Conseil de Paix, qui semblait avoir pris un bon départ, se fracture sous la pression des seigneurs plus radicaux. Je vois bien que certains membres, autrefois sincères dans leur volonté de réconciliation, se tournent lentement vers les anciens alliés de mon père, leur offrant des alliances secrètes et des soutiens officieux.---Un matin, alors que le sol
VarekJe la regarde, un sourire triste se dessinant sur mes lèvres.— Si ce royaume doit survivre, nous devons être prêts à tout sacrifier. Mais je crois toujours en la paix. Et un jour, cette guerre aura une fin. Ce n’est qu’une question de temps.---Les troupes se mettent en marche, et je me dirige vers le front avec la détermination d’un roi prêt à tout pour son peuple. Le bruit de la guerre approche, et le royaume, déchiré entre les ombres du passé et les espoirs du futur, va connaître son plus grand test.Les premières journées du conflit sont un déferlement de violence. Aux frontières nord, nos soldats se battent avec courage, mais l’ennemi est plus nombreux, plus féroce. J’ai toujours su que la guerre finirait par nous atteindre, malgré mes efforts pour l’éviter. Maintenant, elle est là, et je n’ai plus d’autre choix que de l’affronter.Le fracas des épées, les cris de rage et de douleur, le martèlement des sabots sur la terre battue… Tous ces sons se mêlent en une symphonie m
VarekLa guerre n’est plus un cri, elle est un souffle. Un murmure de mort qui s’étire dans le silence pesant du col de Kaldar.Je tiens mon épée encore ensanglantée, ma respiration lourde. Le fracas du premier assaut s’estompe, remplacé par un calme irréel, un instant suspendu entre la vie et l’agonie. Mes hommes sont là, épuisés, les muscles tendus, le regard hanté par la fatigue et l’horreur. Certains titubent, d’autres s’adossent aux rochers, cherchant un semblant de répit dans cet enfer.Le sol est une boue épaisse, gorgée de sang et de pluie, chaque pas un enfoncement vers l’oubli. L’odeur du fer et de la chair brûlée sature l’air, mêlée à celle de la poudre et du vent froid des montagnes. Pourtant, il n’y a plus de hurlements. Plus d’attaques brutales. Seulement cette attente, ce vide oppressant, comme si le monde retenait son souffle avant l’inévitable.Je serre la garde de mon arme. Ce n’est pas fini.À mes côtés, Alessa est toujours là, indomptable. Son armure est éclaboussé
VarekLes jours qui suivent sont remplis de silence. Le champ de bataille, autrefois noyé dans le chaos et le sang, est désormais un terrain d’attente. Mes émissaires sont partis rencontrer les officiers du nord, porteurs d’une proposition de paix. L’incertitude plane comme une ombre oppressante, mais il n’y a plus de retour possible. Nous sommes à un tournant, et je sais que la décision que j’ai prise est la plus difficile de ma vie.Dans le château, je passe de longues heures seul, scrutant l’horizon depuis la grande salle. Chaque matin, la brume se lève lentement sur les montagnes, un spectacle à la fois apaisant et troublant. Alessa est là, toujours près de moi, mais elle ne parle que lorsque c’est nécessaire. Nous avons besoin de temps. Temps pour accepter ce qui s’est passé. Temps pour affronter ce qui va venir.Le royaume est épuisé. Les soldats, vidés par des mois de guerre, n’ont plus la force d’espérer. Les civils, eux, vivent dans l’angoisse, redoutant un nouvel assaut, une
AldricPourtant, je ne peux échapper à l’écho de la guerre qui résonne encore dans mes pensées. La paix n’est jamais absolue. Des murmures circulent parmi les nobles : certains se demandent si j’ai fait assez pour protéger l’indépendance de mon peuple, tandis que d’autres, plus conservateurs, se sentent trahis par mes concessions. Mais je sais qu’il n’y a pas d’autre choix que de suivre mon propre chemin, aussi difficile soit-il.Un matin, alors que les premiers rayons du soleil caressent les montagnes, je me rends dans la vallée pour inspecter les progrès de la reconstruction. Elara m’accompagne, et ensemble, nous traversons le camp de travail où les ouvriers s’activent sans relâche. Le bruit des marteaux et des pelles est pour moi le signe d’un renouveau ; même si la terre porte encore les cicatrices des batailles passées, je sens l’espoir s’enraciner à chaque brique posée.« Regarde-les, » me dit Elara en désignant les hommes et les femmes qui travaillent. « Ils sont fatigués, mais
AldricLes mois passèrent et, bien que la paix se soit installée, le royaume d’Erath n'était pas à l'abri de l'incertitude. Les négociations avec les seigneurs du nord avaient été un premier pas vers une coopération durable, mais des tensions résidaient toujours dans les coins les plus reculés du royaume. Certains nobles, notamment ceux qui avaient perdu des terres et des privilèges durant la guerre, restaient silencieux, nourrissant des rancœurs et des doutes sur mon engagement en tant que roi.Je ressentais le poids de la responsabilité peser sur mes épaules. Si la guerre était terminée, ses conséquences perduraient dans les cœurs et les esprits de mon peuple. Chaque jour, je percevais les regards furtifs, les murmures étouffés et les gestes empreints de méfiance. Mais mon rôle ne se limitait pas à maintenir la paix, je devais aussi la cimenter dans l’âme même de mon royaume.---Un soir, alors que le vent soufflait fort contre les murs du château, une visite inattendue vint trouble
Pensé par AldricLe vent souffle fort ce soir-là, une promesse d'un changement imminent. Je me tiens une fois de plus sur les remparts du château, observant l'horizon avec une intensité nouvelle. La guerre que j'ai espéré éviter est désormais inévitable. Les dernières semaines ont été marquées par des alliances secrètes, des intrigues et des manœuvres politiques qui se sont intensifiées à mesure que la tension montait. J'ai pris ma décision finale : il est temps d'agir.Elara, à mes côtés, observe également la vaste étendue du royaume. Je sais que le poids du pouvoir pèse lourd sur mes épaules, mais je sais aussi qu’elle est prête à affronter ce qui va venir. "Ils ne nous laisseront pas de répit, Aldric. Ils veulent tout ou rien. Cette fois, il n’y a pas de place pour les demi-mesures."Je tourne mon regard vers elle, un sourire fatigué mais résolu sur les lèvres. "Je l'ai toujours su. Mais chaque choix a un prix. Et ce prix, Elara, pourrait bien être notre dernier test."La guerre qu
Par AldricLes jours qui suivent sont remplis d'une tension qu'on ne peut ignorer. Le royaume se trouve à un carrefour dangereux, et bien que la confrontation directe avec les traîtres et conspirateurs ait laissé des cicatrices profondes, la véritable épreuve est encore devant nous : comment maintenir la stabilité après avoir révélé la vérité sans sombrer dans le chaos qui semble tout engloutir ?Après la réunion, certains seigneurs se sont retirés dans un silence lourd, leurs visages marqués par l'incertitude. D'autres, plus audacieux, ont ouvertement défié mes décisions, et leurs murmures de mécontentement se propagent à une vitesse alarmante. Ceux qui s’opposent à mes réformes semblent se regrouper, transformant une simple crise de loyauté en un véritable combat pour l’avenir du royaume.Elara et moi savons que la paix fragile que nous avons obtenue se fissure lentement. De nouvelles alliances se forment, des trahisons se trament dans l'ombre. Le vent, toujours porteur de rumeurs,
(Aldric)Le château est plus tendu que jamais. Les seigneurs arrivent un à un, leurs visages marqués par l’anticipation, mais aussi, pour certains, par la nervosité. Je me suis préparé à cette réunion comme jamais auparavant. La vérité, même si elle est douloureuse, doit être confrontée. Je ne peux plus reculer.Elara, toujours à mes côtés, observe les arrivées avec une attention aiguisée. Elle sait que les enjeux sont plus élevés que jamais. Les murmures qui circulent sur la corruption et les trahisons au sein même du conseil sont désormais un poison qui se répand à travers tout le royaume. Il est crucial de répondre à ces accusations de manière décisive et sans hésitation.Je prends place sur mon trône, mon regard perçant scrutant la salle. Les seigneurs, bien que dissimulant leurs émotions, ne peuvent s’empêcher de ressentir le poids de la situation. La salle est remplie, mais l’atmosphère est tendue, presque palpable."Mes seigneurs", je commence d’une voix calme mais ferme, "nous
Par AldricLes jours qui suivent la grande réunion sont étrangement calmes. Une tranquillité précaire s’étend sur le royaume. Le vent, jadis porteur de rumeurs de rébellion et de dissidence, semble plus doux désormais, comme si la tempête avait été temporairement dissipée par mes paroles et les compromis obtenus. Mais je sais que la paix n’est jamais aussi simple. Chaque geste, chaque décision, porte son lot de conséquences.Elara, toujours vigilante, ne partage pas totalement mon optimisme. "Vous avez gagné une bataille, mais la guerre, elle, n'est pas terminée", me rappelle-t-elle un matin alors que nous nous entretenons dans le bureau du roi. "Il y a encore des forces dans l'ombre, des alliés de ceux qui conspirent encore contre vous. Ils attendent le bon moment."Je hoche la tête, contemplant la carte étendue devant nous. Le royaume semble plus stable, mais la fragilité de la situation reste là, tapie sous la surface."Je sais", lui réponds-je. "Mais nous avons donné à ceux qui do
AldricElara me regarde longuement, la lumière qui filtre par les fenêtres illuminant ses traits décidés. Elle semble hésiter, mais son instinct ne la trompe jamais. "Que veux-tu dire, exactement ?"Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes pensées se formant lentement. "Je vais proposer une grande réunion. Tous les seigneurs, les nobles du royaume, et même ceux qui s’opposent encore à nos réformes. Une réunion où chacun pourra exprimer ses préoccupations et ses idées. Peut-être que, dans cet échange, nous pourrons trouver une voie commune."Elara me scrute, un air de défi dans ses yeux. "Une réunion… avec ceux qui conspirent encore contre toi ?""Oui", dis-je simplement, la certitude d’avoir choisi la voie la plus difficile s’installant en moi. "Mais c’est la seule façon de dissiper la rumeur avant qu’elle ne se transforme en tempête. Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons pris au piège, et il sera trop tard."Elle réfléchit un instant avant de hocher lentemen
AldricLe calme qui règne sur le royaume depuis la confrontation à la forteresse est trompeur. Il est trop parfait, trop silencieux. Un souffle d’air froid s’infiltre à travers les fenêtres entrouvertes de mon bureau, soulevant les lourdes tentures sombres. Je fixe les flammes vacillantes des bougies, perdu dans mes pensées.Les seigneurs qui ont hésité à se rallier à la rébellion ne sont pas tous convaincus. Je l’ai vu dans leurs yeux, senti dans leur manière de parler. Ils n’ont accepté qu’en surface, attendant le moment propice pour se détourner. Certains attendent encore que l’ombre du chaos s’abatte de nouveau pour se positionner du côté qui leur sera le plus avantageux.Un mouvement près de la porte attire mon attention. Elara entre, silencieuse comme une ombre. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol de pierre, et pourtant, sa présence remplit la pièce d’une tension familière.— Ne nous laissons pas endormir par cette accalmie, dit-elle d’un ton calme mais tranchant comme une la
AldricLa lumière du matin filtre à peine à travers les fenêtres du château, projetant des ombres allongées sur le sol de pierre. Je suis déjà debout, incapable de trouver le repos alors que le vent souffle fort à l’extérieur, hurlant comme un présage funeste. Ce matin, il ne charrie pas seulement l’air glacé des hautes montagnes, mais aussi une rumeur persistante, une rumeur dangereuse qui s’immisce dans les couloirs du royaume comme un poison silencieux.Un complot. Une nouvelle rébellion en gestation.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément. La paix que nous avons tant lutté pour instaurer est plus fragile que jamais. Nous avons apaisé les guerres, apaisé les tensions, mais nous n’avons pas éradiqué la haine de ceux qui désirent l’ancien ordre. Et aujourd’hui, ils montrent à nouveau les crocs.Les portes de la salle du trône s’ouvrent sans bruit, et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui entre. Je ressens sa présence avant même qu’elle ne parle.Elara.El
AldricLe royaume de Varek semble en paix, du moins en surface. Les murs du château sont solidement réparés, les routes commercent de nouveau, et les terres autrefois dévastées par la guerre se couvrent d’une verdure renaissante. Pourtant, dans les ombres, le souvenir des batailles, des trahisons et des pertes demeure. Les cicatrices invisibles sont toujours là, prêtes à se rouvrir au moindre choc. La paix, aussi précieuse soit-elle, n’est jamais totalement acquise.Je me tiens devant la grande table de la salle de guerre, une carte du royaume étendue devant moi. Mon regard parcourt les différentes régions, chaque territoire portant les stigmates de notre lutte passée. La reconstruction avance, mais quelque chose en moi refuse de croire que tout est terminé. Cette stabilité me semble fragile, comme un château de sable menacé par la marée.La porte s’ouvre doucement, et Elara entre dans la pièce. Son regard est doux, mais je vois l’inquiétude qui y brille. Elle sait que je porte le poi
AldricLa salle du trône est étrangement calme, baignée dans la lumière pâle de l'après-midi. Les échos des derniers événements résonnent encore dans les couloirs du château, mais l'ombre de la trahison commence lentement à se dissiper. Assis sur mon trône, je fixe l'horizon par les grandes fenêtres. Le vent léger fait flotter les rideaux, comme un présage de renouveau, un souffle annonçant le changement.La douleur de la trahison est encore vive, un poison qui s’infiltre dans mes pensées. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le luxe de m’y attarder. Le royaume a besoin d’un roi fort, capable de le guider à travers les cendres de cette période sombre.Des bruits de pas résonnent sur le marbre froid. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agit.Elara.Sa présence est une constante, un ancrage dans le chaos. Elle avance d’un pas mesuré, mais je décèle l’inquiétude dans son regard. Lorsqu’elle s’arrête devant moi, elle s’incline légèrement avant de parler d’une voix posée