Le cri perça le silence de la montagne, déchirant l’obscurité comme une lame invisible. Ce n’était pas un cri de douleur, mais un cri de défi, presque un avertissement. Mon sang se glaça. Instinctivement, ma main se referma sur le pommeau de mon épée, et je jetai un regard aux hommes qui m’entouraient. Ils avaient tous entendu. Un frisson parcourut leurs rangs, et je savais que, comme moi, ils sentaient l’anomalie de cet instant.Elara, postée à quelques pas de moi, fixait l’horizon. Ses traits étaient tendus, ses yeux scrutaient les ombres mouvantes de la montagne avec une concentration absolue.— Quelque chose ne va pas, murmura-t-elle.Je ne répondis pas immédiatement. Mon instinct criait qu’elle avait raison, mais je ne pouvais pas encore comprendre ce qui nous menaçait.— Formez un cercle de sécurité, ordonnai-je enfin. Nous ne savons pas ce qui se cache dans l’ombre. Restez sur vos gardes.Mes hommes s’exécutèrent immédiatement. Des torches furent allumées, projetant des halos t
AldricLes soldats masqués avancent en silence, une vague sombre et menaçante qui se rapproche inexorablement. Leur armure capte faiblement la lumière des torches, jetant des éclats d’acier sur le sol souillé par la poussière et le sang séché des batailles précédentes. Chaque pas qu’ils font résonne comme un glas funèbre, annonçant la fin imminente de quelque chose, peut-être de tout.Face à eux, je me tiens droit, le cœur alourdi par le poids des responsabilités et de la trahison. Ma main serre la garde de mon épée, mes jointures blanchissent sous la pression, mais je ne tremble pas. Je ne peux pas me permettre de faillir. Pas maintenant. Pas devant lui.Caelan se tient à quelques pas, son ombre s’étirant sous les lueurs vacillantes, gigantesque et implacable. Son regard me transperce, empli d’une détermination froide que je ne lui ai que trop rarement vue. Mon frère. Mon propre sang. Celui qui, autrefois, se battait à mes côtés, partageant les mêmes idéaux, les mêmes rêves d’un roya
AldricLa lune, haute dans le ciel, projetait son éclat argenté sur le royaume maintenant libéré. Les étoiles brillaient comme des diamants éparpillés sur un velours noir, offrant une toile de fond magnifique pour cette nuit inoubliable. Après des mois de batailles incessantes, je savais qu’Elara et moi nous étions enfin accordés un moment de paix. Au cœur de la forêt ancestrale, les arbres murmuraient des secrets oubliés, veillant sur nos âmes fatiguées.Je m’approchai d’Elara, assise sur une couverture étendue au sol. Sa robe de lin flottait autour d’elle, révélant la grâce de son corps. Elle semblait presque à l’aise dans ce monde sauvage, un contraste saisissant avec la brutalité des événements récents. Ses yeux, d’un vert émeraude, pétillaient sous la lueur de la lune, et son sourire, bien que fatigué, illuminait la nuit.« Viens ici, » murmura-t-elle, sa voix douce et invitante.Je m'agenouillai près d’elle, prenant un moment pour admirer son visage, éclaboussé par la lumière lu
AldricLa lune, haute dans le ciel, projetait son éclat argenté sur le royaume maintenant libéré. Les étoiles brillaient comme des diamants éparpillés sur un velours noir, offrant une toile de fond magnifique pour cette nuit inoubliable. Après des mois de batailles incessantes, je savais qu’Elara et moi nous étions enfin accordés un moment de paix. Au cœur de la forêt ancestrale, les arbres murmuraient des secrets oubliés, veillant sur nos âmes fatiguées.Je m’approchai d’Elara, assise sur une couverture étendue au sol. Sa robe de lin flottait autour d’elle, révélant la grâce de son corps. Elle semblait presque à l’aise dans ce monde sauvage, un contraste saisissant avec la brutalité des événements récents. Ses yeux, d’un vert émeraude, pétillaient sous la lueur de la lune, et son sourire, bien que fatigué, illuminait la nuit.« Viens ici, » murmura-t-elle, sa voix douce et invitante.Je m'agenouillai près d’elle, prenant un moment pour admirer son visage, éclaboussé par la lumière lu
AldricLa bataille est terminée. Les cris de guerre se sont tus, laissant place à un silence étrange, presque assourdissant. L’odeur du sang flotte encore dans l’air, mêlée à celle de la terre retournée sous le poids des corps tombés. Je me tiens au milieu de ce champ de ruines, le regard posé sur les vestiges de ce qui fut un champ de bataille. Autour de moi, mes soldats ramassent les blessés, éteignent les dernières flammes et tentent de remettre un semblant d’ordre dans ce chaos.Mais mes yeux, eux, sont rivés sur une seule personne.Caelan est à genoux, enchaîné, entouré de mes hommes. Mon propre frère, mon sang, celui avec qui j’ai grandi, celui avec qui j’ai rêvé d’un royaume prospère… Il est là, devant moi, le regard voilé par une fureur qui ne s’éteint jamais. Même vaincu, même accablé par le poids de sa défaite, il refuse de plier.Je m’approche lentement, sentant le poids de cette guerre peser sur mes épaules. Nos chemins se sont séparés il y a longtemps, et pourtant, je res
AldricLe vent souffle avec une froideur particulière ce matin, portant avec lui les échos d’une époque révolue. Je me tiens sur le balcon de la salle du trône, le regard perdu sur l’immensité des terres que j’ai juré de protéger. Les champs, les villages, les routes poussiéreuses… tout renaît peu à peu après des années de guerre. Pourtant, malgré cette apparence de calme, je sais que la paix que j’ai instaurée est encore fragile.Les murs du château, autrefois resplendissants, portent encore les cicatrices des batailles. Comme ces pierres marquées par le temps, mon peuple n’a pas oublié. Le sang versé ne se retire pas si facilement des mémoires, et le poids des décisions que j’ai prises pèse sur mes épaules.— Tout cela, je l’ai fait pour un royaume en paix… Mais est-ce vraiment ce que nous avons ? Une paix fragile, peut-être…Les mots s’échappent dans un murmure, une tentative vaine de me convaincre moi-même.— La paix n’est jamais facile à instaurer.Je sursaute presque en entendan
AldricUn long silence suit. Puis, lentement, d’autres nobles hochent la tête. Une alliance fragile commence à se former sous mes yeux.Je sais que ce n’est que le début. Mais aujourd’hui, j’ai choisi de régner autrement. Pas par la force. Pas par la peur. Mais par la conviction qu’un royaume uni est plus fort qu’un royaume divisé.Et quoi qu’il arrive, je mènerai ce combat jusqu’au bout.Le royaume d’Aldric se relève lentement des cendres de la guerre. Les ruines sont déblayées, les routes reconstruites, et les premiers signes de prospérité réapparaissent. Pourtant, ce ne sont que des apparences. Derrière les façades restaurées, les cœurs restent déchirés, marqués par des années de conflits et de trahisons.J’ai promis un avenir meilleur, un royaume où la justice et l’équilibre remplaceront la peur et la vengeance. Mais chaque jour, je me heurte aux vestiges du passé, aux ombres de Caelan qui s’accrochent aux esprits et aux terres. La paix ne se décrète pas ; elle se gagne, se constr
AldricLe ciel est lourd de nuages, un reflet de l’incertitude qui pèse sur mon royaume. Chaque jour, je sens cette tension croître, s’infiltrer dans chaque recoin des terres que j’ai juré de protéger. Je suis assis à mon bureau, entouré d’une pile de lettres et de missives, toutes portant le sceau de mes conseillers ou des seigneurs des différentes régions. Certains soutiennent mes décisions, croyant en cette réconciliation que je tente de bâtir. D’autres, plus conservateurs, y voient une faiblesse.Je passe une main fatiguée sur mon visage avant de saisir l’une des lettres. Les mots inscrits sur le parchemin sont cinglants."Votre Majesté, vous offrez le pardon à ceux qui ont trahi ce royaume, mais n’oubliez pas que leur allégeance ne changera jamais. Ils attendent le bon moment pour frapper à nouveau."Je serre la mâchoire et jette le papier sur la table. Ces doutes, je les comprends. Mais si nous laissons le passé dicter notre avenir, alors nous sommes condamnés à revivre cette gu
Pensé par AldricLe vent souffle fort ce soir-là, une promesse d'un changement imminent. Je me tiens une fois de plus sur les remparts du château, observant l'horizon avec une intensité nouvelle. La guerre que j'ai espéré éviter est désormais inévitable. Les dernières semaines ont été marquées par des alliances secrètes, des intrigues et des manœuvres politiques qui se sont intensifiées à mesure que la tension montait. J'ai pris ma décision finale : il est temps d'agir.Elara, à mes côtés, observe également la vaste étendue du royaume. Je sais que le poids du pouvoir pèse lourd sur mes épaules, mais je sais aussi qu’elle est prête à affronter ce qui va venir. "Ils ne nous laisseront pas de répit, Aldric. Ils veulent tout ou rien. Cette fois, il n’y a pas de place pour les demi-mesures."Je tourne mon regard vers elle, un sourire fatigué mais résolu sur les lèvres. "Je l'ai toujours su. Mais chaque choix a un prix. Et ce prix, Elara, pourrait bien être notre dernier test."La guerre qu
Par AldricLes jours qui suivent sont remplis d'une tension qu'on ne peut ignorer. Le royaume se trouve à un carrefour dangereux, et bien que la confrontation directe avec les traîtres et conspirateurs ait laissé des cicatrices profondes, la véritable épreuve est encore devant nous : comment maintenir la stabilité après avoir révélé la vérité sans sombrer dans le chaos qui semble tout engloutir ?Après la réunion, certains seigneurs se sont retirés dans un silence lourd, leurs visages marqués par l'incertitude. D'autres, plus audacieux, ont ouvertement défié mes décisions, et leurs murmures de mécontentement se propagent à une vitesse alarmante. Ceux qui s’opposent à mes réformes semblent se regrouper, transformant une simple crise de loyauté en un véritable combat pour l’avenir du royaume.Elara et moi savons que la paix fragile que nous avons obtenue se fissure lentement. De nouvelles alliances se forment, des trahisons se trament dans l'ombre. Le vent, toujours porteur de rumeurs,
(Aldric)Le château est plus tendu que jamais. Les seigneurs arrivent un à un, leurs visages marqués par l’anticipation, mais aussi, pour certains, par la nervosité. Je me suis préparé à cette réunion comme jamais auparavant. La vérité, même si elle est douloureuse, doit être confrontée. Je ne peux plus reculer.Elara, toujours à mes côtés, observe les arrivées avec une attention aiguisée. Elle sait que les enjeux sont plus élevés que jamais. Les murmures qui circulent sur la corruption et les trahisons au sein même du conseil sont désormais un poison qui se répand à travers tout le royaume. Il est crucial de répondre à ces accusations de manière décisive et sans hésitation.Je prends place sur mon trône, mon regard perçant scrutant la salle. Les seigneurs, bien que dissimulant leurs émotions, ne peuvent s’empêcher de ressentir le poids de la situation. La salle est remplie, mais l’atmosphère est tendue, presque palpable."Mes seigneurs", je commence d’une voix calme mais ferme, "nous
Par AldricLes jours qui suivent la grande réunion sont étrangement calmes. Une tranquillité précaire s’étend sur le royaume. Le vent, jadis porteur de rumeurs de rébellion et de dissidence, semble plus doux désormais, comme si la tempête avait été temporairement dissipée par mes paroles et les compromis obtenus. Mais je sais que la paix n’est jamais aussi simple. Chaque geste, chaque décision, porte son lot de conséquences.Elara, toujours vigilante, ne partage pas totalement mon optimisme. "Vous avez gagné une bataille, mais la guerre, elle, n'est pas terminée", me rappelle-t-elle un matin alors que nous nous entretenons dans le bureau du roi. "Il y a encore des forces dans l'ombre, des alliés de ceux qui conspirent encore contre vous. Ils attendent le bon moment."Je hoche la tête, contemplant la carte étendue devant nous. Le royaume semble plus stable, mais la fragilité de la situation reste là, tapie sous la surface."Je sais", lui réponds-je. "Mais nous avons donné à ceux qui do
AldricElara me regarde longuement, la lumière qui filtre par les fenêtres illuminant ses traits décidés. Elle semble hésiter, mais son instinct ne la trompe jamais. "Que veux-tu dire, exactement ?"Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes pensées se formant lentement. "Je vais proposer une grande réunion. Tous les seigneurs, les nobles du royaume, et même ceux qui s’opposent encore à nos réformes. Une réunion où chacun pourra exprimer ses préoccupations et ses idées. Peut-être que, dans cet échange, nous pourrons trouver une voie commune."Elara me scrute, un air de défi dans ses yeux. "Une réunion… avec ceux qui conspirent encore contre toi ?""Oui", dis-je simplement, la certitude d’avoir choisi la voie la plus difficile s’installant en moi. "Mais c’est la seule façon de dissiper la rumeur avant qu’elle ne se transforme en tempête. Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons pris au piège, et il sera trop tard."Elle réfléchit un instant avant de hocher lentemen
AldricLe calme qui règne sur le royaume depuis la confrontation à la forteresse est trompeur. Il est trop parfait, trop silencieux. Un souffle d’air froid s’infiltre à travers les fenêtres entrouvertes de mon bureau, soulevant les lourdes tentures sombres. Je fixe les flammes vacillantes des bougies, perdu dans mes pensées.Les seigneurs qui ont hésité à se rallier à la rébellion ne sont pas tous convaincus. Je l’ai vu dans leurs yeux, senti dans leur manière de parler. Ils n’ont accepté qu’en surface, attendant le moment propice pour se détourner. Certains attendent encore que l’ombre du chaos s’abatte de nouveau pour se positionner du côté qui leur sera le plus avantageux.Un mouvement près de la porte attire mon attention. Elara entre, silencieuse comme une ombre. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol de pierre, et pourtant, sa présence remplit la pièce d’une tension familière.— Ne nous laissons pas endormir par cette accalmie, dit-elle d’un ton calme mais tranchant comme une la
AldricLa lumière du matin filtre à peine à travers les fenêtres du château, projetant des ombres allongées sur le sol de pierre. Je suis déjà debout, incapable de trouver le repos alors que le vent souffle fort à l’extérieur, hurlant comme un présage funeste. Ce matin, il ne charrie pas seulement l’air glacé des hautes montagnes, mais aussi une rumeur persistante, une rumeur dangereuse qui s’immisce dans les couloirs du royaume comme un poison silencieux.Un complot. Une nouvelle rébellion en gestation.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément. La paix que nous avons tant lutté pour instaurer est plus fragile que jamais. Nous avons apaisé les guerres, apaisé les tensions, mais nous n’avons pas éradiqué la haine de ceux qui désirent l’ancien ordre. Et aujourd’hui, ils montrent à nouveau les crocs.Les portes de la salle du trône s’ouvrent sans bruit, et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui entre. Je ressens sa présence avant même qu’elle ne parle.Elara.El
AldricLe royaume de Varek semble en paix, du moins en surface. Les murs du château sont solidement réparés, les routes commercent de nouveau, et les terres autrefois dévastées par la guerre se couvrent d’une verdure renaissante. Pourtant, dans les ombres, le souvenir des batailles, des trahisons et des pertes demeure. Les cicatrices invisibles sont toujours là, prêtes à se rouvrir au moindre choc. La paix, aussi précieuse soit-elle, n’est jamais totalement acquise.Je me tiens devant la grande table de la salle de guerre, une carte du royaume étendue devant moi. Mon regard parcourt les différentes régions, chaque territoire portant les stigmates de notre lutte passée. La reconstruction avance, mais quelque chose en moi refuse de croire que tout est terminé. Cette stabilité me semble fragile, comme un château de sable menacé par la marée.La porte s’ouvre doucement, et Elara entre dans la pièce. Son regard est doux, mais je vois l’inquiétude qui y brille. Elle sait que je porte le poi
AldricLa salle du trône est étrangement calme, baignée dans la lumière pâle de l'après-midi. Les échos des derniers événements résonnent encore dans les couloirs du château, mais l'ombre de la trahison commence lentement à se dissiper. Assis sur mon trône, je fixe l'horizon par les grandes fenêtres. Le vent léger fait flotter les rideaux, comme un présage de renouveau, un souffle annonçant le changement.La douleur de la trahison est encore vive, un poison qui s’infiltre dans mes pensées. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le luxe de m’y attarder. Le royaume a besoin d’un roi fort, capable de le guider à travers les cendres de cette période sombre.Des bruits de pas résonnent sur le marbre froid. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agit.Elara.Sa présence est une constante, un ancrage dans le chaos. Elle avance d’un pas mesuré, mais je décèle l’inquiétude dans son regard. Lorsqu’elle s’arrête devant moi, elle s’incline légèrement avant de parler d’une voix posée