Aldric Les échos des chaînes qui traînaient au sol semblaient résonner dans la grande salle du château, tandis que je me tenais seul dans mes appartements, plongé dans une réflexion silencieuse. La décision que je venais de prendre, la manière dont j'avais éliminé Dorian, me tourmentait plus que je ne l'avais imaginé. Bien que cet acte fût nécessaire pour préserver mon règne, je ne pouvais ignorer la lourde charge morale que je portais désormais.Les murs de la salle semblaient se resserrer autour de moi, chaque pensée écrasant un peu plus mon esprit. Je savais que la trahison de Dorian avait ébranlé la confiance que j’accordais à mes plus proches alliés, et cela, je ne le pardonnerais pas facilement. Mais plus encore, je redoutais les conséquences de mon choix. En éliminant Dorian, j'avais peut-être non seulement perdu un conseiller précieux, mais aussi un ami – ou du moins, l'illusion d'une amitié. Ce n’était pas seulement une victoire politique, c’était un sacrifice personnel.La
Aldric L’aube pointait à peine lorsque je me tenais sur les remparts de la capitale, vêtu de mon armure sombre, scrutant l’horizon. L’air froid et humide du matin mordait ma peau, mais je n'en ressentais aucune gêne. Mes pensées étaient entièrement concentrées sur la menace qui approchait à grands pas. La rébellion du comte Valérien n'était pas une simple révolte ; c’était une guerre de succession déguisée, une tentative de renverser mon autorité, de détruire ce que j’avais construit avec tant d’efforts.Les portes de la ville étaient fermées, les armées loyalistes en position. Mes généraux étaient prêts, mais je savais que la bataille serait bien plus complexe qu’un simple affrontement sur le champ de bataille. J’avais affaire à un homme rusé, bien informé, capable de rassembler des partisans au sein même de la noblesse. Valérien n’était pas un simple seigneur de guerre, mais un stratège impitoyable, et cette insurrection n’était que le début de ce qui pourrait devenir une guerre ci
Aldric Les heures qui suivirent la première escarmouche furent marquées par un tumulte indescriptible. Mes généraux et moi parvînmes à repousser les troupes de Valérien pour la première fois, mais cette victoire était de courte durée. L’ennemi se révélait bien plus insidieux que je ne l'avais imaginé. Chaque avancée que je faisais sur le champ de bataille semblait contrée par des manœuvres stratégiques menées dans l'ombre.J'avais sous-estimé l'ampleur de la rébellion, la manière dont Valérien avait su se jouer des faiblesses internes de mon royaume. Des partisans qui m'étaient fidèles s'étaient détournés de moi, séduits par les promesses de pouvoir, de terres et d'influence offertes par Valérien. Je ne pouvais plus ignorer que cette guerre n’était pas seulement une lutte pour la couronne, mais aussi un test pour ma légitimité.Les éclats des batailles successives résonnaient dans les rues de la capitale, mais je ne pouvais me permettre de me concentrer uniquement sur le combat extér
Aldric Le vent soufflait fort sur les champs du nord, emportant avec lui la poussière des préparatifs de guerre. La nuit était tombée, recouvrant le royaume d’un voile de ténèbres, mais je n’avais que peu de sommeil. Mes pensées tournaient en boucle, ma fatigue s’était muée en une tension palpable. Le moment de l’attaque décisive était arrivé. Valérien, pensant qu'il avait le contrôle total, ne se doutait pas que je préparais une contre-offensive à la hauteur de sa trahison.Dans mon camp, l’ambiance était calme, presque inquiétante dans sa tranquillité. Les soldats s’étaient rassemblés autour des feux de camp, leurs visages tendus, attendant l’ordre de se mettre en marche. Je me tenais près de la grande table de commandement, une carte du royaume déployée devant moi. Chaque mouvement de l’ennemi était méticuleusement noté. Je savais que je n'avais pas beaucoup de temps pour frapper avant que Valérien n’arrive à se renforcer davantage.Elara entra dans la tente, son regard déterminé
Aldric Le combat entre Valérien et moi faisait rage, notre duel isolé au cœur de la bataille étant devenu le point focal de l’affrontement. Nos épées s’entrechoquaient avec une telle force que le bruit résonnait à travers le tumulte des autres combats. Chaque coup semblait lourd de sens, une résonance de tout ce que le royaume avait perdu, de tout ce que la guerre nous avait pris.Valérien, bien que blessé, combattait avec une rage froide. Je savais que cette bataille était plus qu’une simple guerre militaire ; elle était aussi un combat pour l’âme du royaume. Mais moi, bien plus que lui, j’étais celui qui avait tout sacrifié pour en arriver là. Les remords, les doutes, tout cela était désormais un lointain souvenir. Dans mes yeux brillait une détermination presque féroce, la volonté de ne jamais céder."Tu vois, Aldric, c’est ce que tu es devenu", dit Valérien, essoufflé, son épée frappant violemment la mienne. "Un homme prêt à tout détruire pour garder sa couronne. Tu as oublié ce
Aldric Le soleil, encore timide, éclairait à peine l’horizon lorsque la nouvelle de la défaite de Valérien se répandit dans tout le royaume. Le bruit de la bataille s’était dissipé, mais les cicatrices laissées par la guerre étaient loin d’être guéries. Elara et moi nous rendîmes à la capitale, là où le véritable défi commençait. La guerre ne se terminait pas sur le champ de bataille ; elle se poursuivait dans les rues, les cœurs des habitants et les salles du pouvoir.En approchant de la ville, je ne pouvais m’empêcher de voir les murs de la capitale, marqués par les assauts. La cité, autrefois prospère, semblait aujourd’hui livrée à elle-même, la douleur de ses habitants évidente sur chaque visage. Des familles avaient perdu des proches, des seigneurs avaient perdu des terres, et de nombreux innocents étaient les oubliés de cette guerre sanglante.Dans le palais, les derniers échos de la rébellion s’éteignaient peu à peu, mais une tension sous-jacente persistait. Les seigneurs du r
Aldric Les semaines qui suivirent ma déclaration furent remplies de changements radicaux. La reconstruction, tant matérielle que morale, était une tâche colossale, mais le royaume, sous ma direction, commença lentement à retrouver espoir. Dans chaque village, chaque ville, des travaux de réparation des murs, des routes, des ponts prenaient forme. La récolte, bien que maigre cette année-là, était partagée équitablement parmi les citoyens, une promesse de justice qui résonnait dans les cœurs fatigués par la guerre.Cependant, la paix n’était pas encore gagnée. Malgré notre victoire, les tensions demeuraient palpables dans le royaume. Les seigneurs et les nobles, bien que plus enclins à me soutenir, demeuraient circonspects. Certains craignaient que le partage du pouvoir ne mène à des conflits internes, tandis que d’autres étaient tout simplement réticents à l’idée de céder une partie de leur autorité. Mais je ne me laissais pas intimider par ces doutes. J'avais montré ma volonté de cha
Elara Le royaume, bien que sur la voie de la guérison, n’était pas encore exempt de dangers. Les signes de prospérité qui apparaissaient ici et là étaient marqués par des fractures invisibles, des tensions cachées dans les replis de la société. La paix était précaire, et nous nous trouvions à un carrefour décisif. Alors qu’Elara et moi œuvrions sans relâche pour consolider nos réformes, des forces mystérieuses se rassemblaient dans l’ombre, prêtes à perturber l’équilibre fragile que nous avions réussi à instaurer.Les rumeurs sur l’existence de complots grandissaient. Des factions dissidentes, qui avaient été loyales à Valérien et aux anciennes méthodes de gouvernance, se réunissaient secrètement. Elles rejetaient nos réformes et cherchaient à raviver les anciennes rivalités et désordres pour reprendre le contrôle. Ces groupes se cachaient dans les recoins des montagnes, dans les forêts denses et au-delà des frontières, où le pouvoir royal n’était pas aussi omniprésent.Un soir, alor
Pensé par AldricLe vent souffle fort ce soir-là, une promesse d'un changement imminent. Je me tiens une fois de plus sur les remparts du château, observant l'horizon avec une intensité nouvelle. La guerre que j'ai espéré éviter est désormais inévitable. Les dernières semaines ont été marquées par des alliances secrètes, des intrigues et des manœuvres politiques qui se sont intensifiées à mesure que la tension montait. J'ai pris ma décision finale : il est temps d'agir.Elara, à mes côtés, observe également la vaste étendue du royaume. Je sais que le poids du pouvoir pèse lourd sur mes épaules, mais je sais aussi qu’elle est prête à affronter ce qui va venir. "Ils ne nous laisseront pas de répit, Aldric. Ils veulent tout ou rien. Cette fois, il n’y a pas de place pour les demi-mesures."Je tourne mon regard vers elle, un sourire fatigué mais résolu sur les lèvres. "Je l'ai toujours su. Mais chaque choix a un prix. Et ce prix, Elara, pourrait bien être notre dernier test."La guerre qu
Par AldricLes jours qui suivent sont remplis d'une tension qu'on ne peut ignorer. Le royaume se trouve à un carrefour dangereux, et bien que la confrontation directe avec les traîtres et conspirateurs ait laissé des cicatrices profondes, la véritable épreuve est encore devant nous : comment maintenir la stabilité après avoir révélé la vérité sans sombrer dans le chaos qui semble tout engloutir ?Après la réunion, certains seigneurs se sont retirés dans un silence lourd, leurs visages marqués par l'incertitude. D'autres, plus audacieux, ont ouvertement défié mes décisions, et leurs murmures de mécontentement se propagent à une vitesse alarmante. Ceux qui s’opposent à mes réformes semblent se regrouper, transformant une simple crise de loyauté en un véritable combat pour l’avenir du royaume.Elara et moi savons que la paix fragile que nous avons obtenue se fissure lentement. De nouvelles alliances se forment, des trahisons se trament dans l'ombre. Le vent, toujours porteur de rumeurs,
(Aldric)Le château est plus tendu que jamais. Les seigneurs arrivent un à un, leurs visages marqués par l’anticipation, mais aussi, pour certains, par la nervosité. Je me suis préparé à cette réunion comme jamais auparavant. La vérité, même si elle est douloureuse, doit être confrontée. Je ne peux plus reculer.Elara, toujours à mes côtés, observe les arrivées avec une attention aiguisée. Elle sait que les enjeux sont plus élevés que jamais. Les murmures qui circulent sur la corruption et les trahisons au sein même du conseil sont désormais un poison qui se répand à travers tout le royaume. Il est crucial de répondre à ces accusations de manière décisive et sans hésitation.Je prends place sur mon trône, mon regard perçant scrutant la salle. Les seigneurs, bien que dissimulant leurs émotions, ne peuvent s’empêcher de ressentir le poids de la situation. La salle est remplie, mais l’atmosphère est tendue, presque palpable."Mes seigneurs", je commence d’une voix calme mais ferme, "nous
Par AldricLes jours qui suivent la grande réunion sont étrangement calmes. Une tranquillité précaire s’étend sur le royaume. Le vent, jadis porteur de rumeurs de rébellion et de dissidence, semble plus doux désormais, comme si la tempête avait été temporairement dissipée par mes paroles et les compromis obtenus. Mais je sais que la paix n’est jamais aussi simple. Chaque geste, chaque décision, porte son lot de conséquences.Elara, toujours vigilante, ne partage pas totalement mon optimisme. "Vous avez gagné une bataille, mais la guerre, elle, n'est pas terminée", me rappelle-t-elle un matin alors que nous nous entretenons dans le bureau du roi. "Il y a encore des forces dans l'ombre, des alliés de ceux qui conspirent encore contre vous. Ils attendent le bon moment."Je hoche la tête, contemplant la carte étendue devant nous. Le royaume semble plus stable, mais la fragilité de la situation reste là, tapie sous la surface."Je sais", lui réponds-je. "Mais nous avons donné à ceux qui do
AldricElara me regarde longuement, la lumière qui filtre par les fenêtres illuminant ses traits décidés. Elle semble hésiter, mais son instinct ne la trompe jamais. "Que veux-tu dire, exactement ?"Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes pensées se formant lentement. "Je vais proposer une grande réunion. Tous les seigneurs, les nobles du royaume, et même ceux qui s’opposent encore à nos réformes. Une réunion où chacun pourra exprimer ses préoccupations et ses idées. Peut-être que, dans cet échange, nous pourrons trouver une voie commune."Elara me scrute, un air de défi dans ses yeux. "Une réunion… avec ceux qui conspirent encore contre toi ?""Oui", dis-je simplement, la certitude d’avoir choisi la voie la plus difficile s’installant en moi. "Mais c’est la seule façon de dissiper la rumeur avant qu’elle ne se transforme en tempête. Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons pris au piège, et il sera trop tard."Elle réfléchit un instant avant de hocher lentemen
AldricLe calme qui règne sur le royaume depuis la confrontation à la forteresse est trompeur. Il est trop parfait, trop silencieux. Un souffle d’air froid s’infiltre à travers les fenêtres entrouvertes de mon bureau, soulevant les lourdes tentures sombres. Je fixe les flammes vacillantes des bougies, perdu dans mes pensées.Les seigneurs qui ont hésité à se rallier à la rébellion ne sont pas tous convaincus. Je l’ai vu dans leurs yeux, senti dans leur manière de parler. Ils n’ont accepté qu’en surface, attendant le moment propice pour se détourner. Certains attendent encore que l’ombre du chaos s’abatte de nouveau pour se positionner du côté qui leur sera le plus avantageux.Un mouvement près de la porte attire mon attention. Elara entre, silencieuse comme une ombre. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol de pierre, et pourtant, sa présence remplit la pièce d’une tension familière.— Ne nous laissons pas endormir par cette accalmie, dit-elle d’un ton calme mais tranchant comme une la
AldricLa lumière du matin filtre à peine à travers les fenêtres du château, projetant des ombres allongées sur le sol de pierre. Je suis déjà debout, incapable de trouver le repos alors que le vent souffle fort à l’extérieur, hurlant comme un présage funeste. Ce matin, il ne charrie pas seulement l’air glacé des hautes montagnes, mais aussi une rumeur persistante, une rumeur dangereuse qui s’immisce dans les couloirs du royaume comme un poison silencieux.Un complot. Une nouvelle rébellion en gestation.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément. La paix que nous avons tant lutté pour instaurer est plus fragile que jamais. Nous avons apaisé les guerres, apaisé les tensions, mais nous n’avons pas éradiqué la haine de ceux qui désirent l’ancien ordre. Et aujourd’hui, ils montrent à nouveau les crocs.Les portes de la salle du trône s’ouvrent sans bruit, et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui entre. Je ressens sa présence avant même qu’elle ne parle.Elara.El
AldricLe royaume de Varek semble en paix, du moins en surface. Les murs du château sont solidement réparés, les routes commercent de nouveau, et les terres autrefois dévastées par la guerre se couvrent d’une verdure renaissante. Pourtant, dans les ombres, le souvenir des batailles, des trahisons et des pertes demeure. Les cicatrices invisibles sont toujours là, prêtes à se rouvrir au moindre choc. La paix, aussi précieuse soit-elle, n’est jamais totalement acquise.Je me tiens devant la grande table de la salle de guerre, une carte du royaume étendue devant moi. Mon regard parcourt les différentes régions, chaque territoire portant les stigmates de notre lutte passée. La reconstruction avance, mais quelque chose en moi refuse de croire que tout est terminé. Cette stabilité me semble fragile, comme un château de sable menacé par la marée.La porte s’ouvre doucement, et Elara entre dans la pièce. Son regard est doux, mais je vois l’inquiétude qui y brille. Elle sait que je porte le poi
AldricLa salle du trône est étrangement calme, baignée dans la lumière pâle de l'après-midi. Les échos des derniers événements résonnent encore dans les couloirs du château, mais l'ombre de la trahison commence lentement à se dissiper. Assis sur mon trône, je fixe l'horizon par les grandes fenêtres. Le vent léger fait flotter les rideaux, comme un présage de renouveau, un souffle annonçant le changement.La douleur de la trahison est encore vive, un poison qui s’infiltre dans mes pensées. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le luxe de m’y attarder. Le royaume a besoin d’un roi fort, capable de le guider à travers les cendres de cette période sombre.Des bruits de pas résonnent sur le marbre froid. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agit.Elara.Sa présence est une constante, un ancrage dans le chaos. Elle avance d’un pas mesuré, mais je décèle l’inquiétude dans son regard. Lorsqu’elle s’arrête devant moi, elle s’incline légèrement avant de parler d’une voix posée