« S’il te plaît, Dylan, dis-moi que tu vas arranger les choses avec Lucy ? »J’évitai soigneusement de montrer la moindre colère, me sentant plus calme qu’hier. Après tout, quand mon père m’avait poussé vers Lucy, j’avais eu l’impression qu’il représentait un obstacle entre ma vraie compagne et moi. J’avais été incité à m’imposer parce que j’avais l’impression qu’il nous menaçait, Cerise et moi.« Non, papa. Je ne peux pas… »« Si tu la rejettes, interrompit mon père, ce sera la guerre entre les deux meutes. » Le frisson de panique dans sa voix était sans ambiguïté.Je me sentais étrangement calme, malgré les propos calamiteux de mon père. « C’est trop tard. Je l’ai déjà chassée. »Je vis mon père se décomposer. « Dans ce cas, tes actes impulsifs nous ont tous condamnés, mon fils. » Il s’affaissa dans son fauteuil, le regard dans le vide, comme s’il guettait cette fin qui approchait à grands pas. Mais la présence de Nuu-Chah en disait autrement. Je ressentis une fois de plus cette pr
« Oh, c’est super », dit Carl. « J’espère qu’il va bien ? »« Il va bien. » J’eus envie de lui raconter quelque chose de plus concret sur ce qu’il s’était passé. Je réfléchissais à la façon dont je m’étais coupée de mon passé, ces derniers temps. Je ne voulais pas faire la même erreur avec mon avenir. Peut-être que je devais me confier à Carl, pour savoir si j’avais envie de faire le pas intime qu’il avait proposé. Après avoir inspiré, j’expliquai : « Mais je n’ai pas beaucoup vu mon père ces six dernières années. Pas depuis que je suis partie de Seattle. Pas depuis que j’ai eu Fern, pour être exacte. Donc, c’était un peu la première fois que je lui parlais d’elle. »Carl écarquilla les yeux. « Ah ouais, Cerise, quand même. » Il se tourna vers moi pour vérifier que j’allais bien. « Ça a dû être une sacrée conversation. »Je hochai la tête. Ravalant la boule dans ma gorge. Si seulement Carl pouvait savoir à quel point cette conversation avait été intense, en plus de tout le reste, comm
Il but une gorgée de café, la tasse paraissait si petite dans ses grandes mains. Puis, il me retourna mon regard sérieux. « Ça fait un moment que je t’attends, Cerise. J’ai croisé ta nounou et ta fille dans le jardin devant ton appartement avant que tu n’arrives. »Mon cœur fit un bond. Il savait que j’avais une fille. Ce tourbillon de mes pensées me conduit à Bert, réalisant qu’il avait dû parler de ma fille à Dylan. C’était donc pour ça qu’il était là. Il pensait pouvoir revendiquer ce qui m’appartenait. Mon expression se durcit.Curieusement, l’expression sobre de Dylan se fit plus douce. « C’est mon portrait craché. » Il soutint mon regard, et sa voix n’était plus qu’un murmure. « C’est la mienne ? »J’étais d’un coup mal à l’aise, et je secouai catégoriquement la tête. « Non », dis-je en m’étranglant. « Non… Le père de Fern est humain. » Je me plongeai dans ma tasse, incapable de le regarder. « Fern », dit-il doucement. « C’est un prénom aussi joli que celui de sa mère. »Je me
« Bert ? », dis-je en complotant des plans dans ma tête. « Je vais t’envoyer une annonce de bien immobilier que j’aimerais que tu achètes. Et une fois que tu auras fait une offre, j’aimerais que tu appelles DLL Partners et que tu demandes à M. Jacobs de s’occuper des aspects légaux de la vente ».Bert ricana. « Tu veux voir la concurrence ? »Je lâchai un rire. « Il n’y a pas de mal à garder un œil sur ses ennemis. Dis à l’agent immobilier que j’aimerais emménager demain. L’argent n’est pas un problème. »Après avoir raccroché avec mon Beta, je retournai dans ma chambre, soulagé à l’idée que je ne passerais sûrement qu’une seule nuit dans une chambre d’hôtel et que, demain soir, je serai beaucoup plus proche de Cerise.Vers midi, le lendemain, j’étais déjà installé dans la belle maison mitoyenne située en face de l’appartement de Cerise. De loin, Bert et les autres membres de la meute avaient fait un excellent travail en ce qui concerne la gestion de l’achat. Ils avaient même réussi à
CeriseJe fronçais les sourcils en accrochant mon manteau dans l’entrée. Tout était trop calme : pas de pas trépignants qui se pressaient pour m’accueillir. Où était Fern ? Ça me mettait mal à l’aise. J’étais sur les nerfs depuis que Dylan s’était pointé à l’appartement hier. Un peu plus tôt, j’avais été tentée d’appeler Lara pour vérifier que tout allait bien. Mais j’avais repoussé cette vague d’inquiétude et je m’étais abstenue. Après tout, Dylan m’avait demandé si Fern était la sienne, donc il avait des soupçons, mais lorsque j’avais nié, il n’avait fait preuve que de patience et de tendresse à mon égard.Je chassai les doux sentiments qui remontaient à la surface rien qu’en pensant à lui. Je me rappelai que j’avais été ferme avec lui. À juste titre. Il ne faisait pas partie de ma vie.C’est alors que la voix de Fern retentit joyeusement dans le salon. Elle était en train de jouer. Tout allait bien. Elle ne m’avait sans doute pas entendue entrer, c’est tout.J’enlevai mes talons et
Il fit une grimace. Curieusement, cette expression essayait de m’arracher un sourire attendri.Je pouvais voir la confusion sur son visage avant qu’il ne dise : « Non, je dis que tu es un ange de m’avoir supporté à l’époque. »Je n’ai pas pu résister. « Je n’arrive pas à croire que tu m’aies vraiment traité de débile », dis-je en gardant mon air impassible. Il se renfrogna encore plus, et la vague de nostalgie qui me frappait s’éleva. À l’époque, soit il me regardait d’un air renfrogné, soit il me dominait de toute sa hauteur. Je ressentis une montée d’affection pour lui et ses actions. Ma tendresse pour lui me submergea, avec toute la puissance qu’avait le lien qui nous unissait dans mes souvenirs. C’était la force de ce sentiment qui m’a fait passer devant lui, loin de son froncement de sourcils qui soulignait étrangement sa beauté, et loin de l’odeur appétissante du petit-déjeuner dont j’avais encore plus envie maintenant. Un sentiment enfoui au plus profond de moi, par le pouvoir
CeriseLa dernière fois que je m’étais retrouvée dans le salon de Dylan, j’étais trop en colère pour en remarquer le décor sobre et chic. Assise sur l’élégant canapé en L, j’étudiais les différentes couleurs. « La palette de bleu et d’orange que tu as choisie est vraiment sympa, au fait », remarquai-je, ne pouvant m’empêcher d’en admirer l’esthétique à la lueur des lampes tamisées que Dylan avait allumées.Ses lèvres frémirent. « C’est l’artiste qui parle ? », demanda-t-il, épris. « Malheureusement, je ne peux pas m’en attribuer le mérite. Bert a fait appel à un décorateur d’intérieur pour s’occuper de tout. »Je hochai la tête et, malgré mon humeur mélancolique causée par le choc de la trahison de Carl, je me rendis compte que je n’étais pas en colère en pensant à mon ami d’enfance. Ça faisait une semaine que je refusais de répondre à ses messages d’excuses parce qu’il avait parlé de Fern à Dylan. Je me disais que je lui enverrai un message demain pour lui dire que tout était pardon
Compte tenu de la chaleur de son baiser, la retenue dont il faisait preuve semblait relever de l’exploit. Ça renforçait la confiance que j’avais en lui. Dylan ne profiterait jamais de moi. Après tout, il n’avait jamais prétendu être ce qu’il n’était pas, ou ressentir quelque chose qu’il ne ressentait pas. Il m’avait peut-être blessée en ne ressentant pas ce que je ressentais pour lui quand nous vivions ensemble, mais il n’avait jamais menti. Mais… maintenant, il me désirait. Et… j’avais envie de lui.Je me laissai fondre contre lui. « Tu m’as demandé de te faire confiance, et après ce soir, je te fais confiance. Donc, embrasse-moi. »Ses yeux s’enflammèrent à mon ordre, et je sentis une satisfaction jouissive lorsque l’Alpha de Starsmoon s’exécuta sans hésiter, écrasant sa bouche contre la mienne. Tout mon corps chantait sous ses caresses, et les mains de Dylan ne tardèrent pas à remonter le long de mes courbes pour enlever ma robe. J’avais hâte de sentir sa peau contre la mienne et j
— Je suis vraiment désolé d'être en retard, dit Daniel en faisant irruption dans la pièce.— Je veux un échantillon de son sang et de ses tissus cutanés. Prenez aussi quelques prélèvements. J'ai besoin de faire des tests, dit-elle à Daniel avant de partir.— Comment allez-vous ? demande Daniel une fois qu'elle est partie.— Que voulez-vous dire par comment je vais ? Vous n'êtes pas inquiet ? je demande avec anxiété.— Non, je ne le suis pas, dit-il avec un sourire.— S'il vous plaît, dites-moi que vous avez un plan.— J'en ai un, répond-il, toujours souriant.— Dites-moi juste.— D'accord. Je savais que quelque chose comme ça arriverait bientôt. Alors, j'ai conçu autre chose pour aider, et je l'ai intégré dans la potion que je vous donne.— Donc, je n'ai rien à craindre ?— Oui, vous n'avez absolument rien à craindre. La potion est complètement indétectable. Elle disparaît de votre système après un jour. Et c'est tout le temps nécessaire pour qu'elle agisse.— Bien, je pensais que j'a
EllaJe m'étais en quelque sorte habituée à la douleur. Bien qu'elle fût toujours atroce, je savais à quoi m'attendre. De temps en temps, elle changeait sa routine, mais à ce stade, je pense qu'elle avait épuisé son répertoire de nouvelles tortures.Je venais de terminer une autre séance avec Hannah. C'est ainsi que j'avais commencé à les appeler. J'avais aussi appris à ne pas perdre connaissance après chaque torture. C'était presque impossible à éviter, mais j'avais trouvé un moyen. J'étais déterminée à savoir ce qui se passait quand j'étais inconsciente. Et c'est ainsi que j'ai rencontré Daniel.Flash-back— Qui êtes-vous ? dis-je faiblement. Il semblait avoir une cinquantaine d'années.— Vous êtes réveillée. On m'avait dit que vous étiez généralement inconsciente, dit-il.— Vous n'avez pas répondu à ma question.— Je suis Daniel. Je suis nouveau ici. J'ai commencé il y a une semaine.Son visage était brûlé et avait un aspect terrible. Était-ce le résultat de son travail ici ?— Qu'
— Juste à temps. La dernière est morte à cause d'un seuil de douleur trop bas, mais elle, elle a une tolérance élevée à la douleur, dit Hannah avec excitation.— Je ne comprends pas. Qu'allez-vous me faire ? je demande avec lassitude.— Je vais prélever tes phéromones, dit-elle simplement.— Qu'allez-vous faire de mon odeur ?— Je vais la donner à Max. Oscar tombera automatiquement amoureux d'elle et fera tout ce qu'elle voudra, explique Andrew.— Vous ne pouvez pas lui faire ça, dis-je en sanglotant.— Eh bien, je le peux, et je le ferai, dit-il en riant.J'étais dévastée par les extrémités auxquelles l'Alpha Andrew était prêt à aller juste pour conserver le pouvoir. Il voulait quelqu'un qui serait sa marionnette. Si quelque chose tournait mal, Oscar perdrait ses sens à vie. Il deviendrait fou. La douleur m'envahit à l'idée que j'allais perdre mon âme sœur pour toujours.Je me réveille dans l'obscurité, désorientée et terrifiée. Mon corps semblait lourd, comme lié par des entraves in
EllaJ'ai ouvert les yeux, m'habituant à la pénombre. La pièce se dessine lentement, révélant de vagues contours d'objets et un jeu d'ombres. Les détails restent flous, accentuant le sentiment de mystère et piquant ma curiosité sur l'endroit où je me trouve. Le peu d'informations visuelles me laisse avec plus de questions que de réponses.Alors que ma conscience revient progressivement, je me retrouve dans une pièce faiblement éclairée. Je me sens groggy et désorientée, et j'ai du mal à comprendre mon environnement. Je pouvais distinguer les ombres. Finalement, j'obtiens une meilleure vue de mon environnement.Physiquement, je ressens une lourdeur, comme si mon corps émergeait progressivement d'un profond sommeil. Mes muscles sont raides, protestant contre l'immobilité prolongée. Bouger me semble être une corvée, mes mouvements sont lents et mal coordonnés alors que j'essaie de me réorienter dans cet espace faiblement éclairé.— Notre petite princesse est réveillée, j'entends une voix
— Arrête de parler comme si tu allais mourir, dit-il.— Et moi qui pensais que je serais celle avec des commentaires comme ça, dis-je en riant.— S'il te plaît, reviens saine et sauve, dit-il avec inquiétude.— Je le ferai. Je te le promets, dis-je avant de mettre fin à l'appel.Je devais trouver un moyen de sortir de ce pétrin, et vite. Je devais aussi cacher ce téléphone. Retirant la carte SIM, je la brise en deux puis je cache le téléphone. C'était la preuve dont nous avions besoin pour coincer Alpha Andrew, et je serais damnée si je la laissais hors de ma vue.Cela fait deux semaines que j'ai fui pour éviter d'être capturée par Haydn. Il n'y avait encore aucun signe de lui, mais j'étais sûre qu'il surveillait et faisait des plans pour obtenir les preuves que j'avais. J'avais refusé de quitter le restaurant, voyant que c'était mon seul endroit sûr. J'avais coupé toute communication avec Alan et Nora, donc j'étais sûre qu'ils ne remonteraient rien jusqu'à eux.J'ai continué à travai
J'ai immédiatement crocheté la serrure, sentant une décharge d'adrénaline lorsque la porte s'est ouverte, révélant une pièce faiblement éclairée. En franchissant le seuil, j'ai été aussitôt accueillie par un silence qui semblait résonner dans toute la maison. L'air était chargé d'une tension indescriptible.Avançant avec précaution, je me précipite dans son bureau. Je sors tous les documents qui constituaient des preuves. J'en prends des photos, l'un après l'autre. Je n'avais pas le temps de les photocopier, alors je devais me contenter de ce que j'avais.— Que fais-tu ? rugit la voix de Haydn depuis l'embrasure de la porte de son bureau. Je sursaute, surprise par sa voix.— Je sais ce que tu as fait avec l'Alpha Andrew. Voici les preuves contre lui, dis-je.— Tu n'aurais pas dû voir ça. On s'en sortait si bien, dit-il avec colère.— Eh bien, maintenant je l'ai vu. Alors, que va-t-il se passer ?— Maintenant, je ne peux pas te laisser partir, dit-il. En un éclair, il se précipite vers
— Tu veux bien me faire visiter ? je demande doucement.— Bien sûr, ça ne me dérange pas du tout, répond-il.Une musique d'ambiance douce emplissait l'air, créant l'atmosphère parfaite pour notre soirée en tête-à-tête. Le parfum des fleurs fraîchement coupées se mêlait à l'arôme subtil des bougies, créant un parfum enivrant qui enveloppait la pièce. La terrasse avait une table bien décorée avec des bougies et un couvert déjà dressé. Je suppose que c'est là que le rendez-vous va se dérouler.Nous avons fait le tour de la maison, de sa bibliothèque à son atelier d'art, en passant par sa chambre, et enfin la pièce la plus importante, son bureau. Si je n'avais pas été en mission, j'aurais apprécié le mobilier et la vue qu'offrait la maison, mais j'étais trop occupée à réfléchir à la façon de réaliser mon plan.Alors que nous nous asseyions à la table élégamment dressée, ornée de bougies vacillantes et de délicats arrangements floraux, un sentiment d'anticipation emplissait l'air. Nos rega
EllaJ'étais sortie non pas une, mais plusieurs fois avec Haydn. Il était évident qu'il avait un faible pour moi. J'en ai profité. Il était secret, je dois l'admettre, mais il m'avait expliqué comment les vampires se déguisaient dans le monde humain. Ils portaient des lentilles de contact pour cacher leurs yeux rouge sang. J'avais besoin d'informations, et le seul moyen d'y parvenir était d'accepter son invitation à voir sa maison.— Je peux t'entendre réfléchir d'ici, dit Nora depuis le salon. C'était mardi, donc c'était mon jour de congé. Elle et Alan avaient décidé de venir nous rendre visite. Cela faisait presque un an qu'on ne s'était pas vus.— Je pense que je vais accepter son invitation à visiter sa maison, dis-je soudainement. Ils s'arrêtèrent tous dans leurs activités.— Pourquoi ? demande Alan, ramassant la balle en caoutchouc avec laquelle il joue avec Isaac.— Nos enquêtes n'avancent pas. Je dois faire quelque chose, leur dis-je.— Ça prendra du temps, mais tu n'es pas ob
— Ouais. Je me demandais quand tu le remarquerais, dit-elle avec un grand sourire. La petite bague en diamant taille princesse brillante à son doigt était vraiment magnifique.— Oh mon Dieu, Alan t'a demandée en mariage ? je crie avec excitation. Sautant et la serrant dans mes bras en même temps.— Oui, c'est vrai. Elle dit cela, vraiment heureuse.— Demander, répète Isaac, nous faisant éclater de rire.— Oui, bébé. Tante Nora est fiancée, je dis lentement à Isaac.— Je le suis. Je pensais que j'attendrais éternellement, mais je suppose qu'il savait que je pourrais le demander s'il ne le faisait pas, dit-elle. Typique de Nora.— Je suis tellement heureuse pour vous, je dis avec un sourire.— Mais je ne pense pas vouloir d'enfants, du moins pas maintenant. Nous avons tous les deux notre carrière devant nous. Les enfants peuvent venir plus tard. En plus, nous avons déjà celui-ci ici, et il est déjà bien assez. Elle se dépêche de dire cela avec un rire nerveux.— Vous serez tous les deux