Rosemary battit des ailles, grimpant dans le ciel.— Je vous retrouve là-bas.Elle vola dans la direction opposée plus rapidement que le feraient mes quatre jambes.Alors que nous suivions notre trace de retour vers les gardes, le bruit du combat devint plus fort. Je n'étais pas sûre si je devais être soulagée ou non, mais au moins, certains gardes devaient encore être debout.Le corbeau voletait toujours dans le ciel, croassant encore et encore, mettant au courant les gardes ennemis que nous approchions.Me forçant à ne pas perdre davantage d'énergie négative sur ce truc stupide, j'examinai la zone, prenant en compte les dégâts. Il y avait des corps éparpillés partout.Toute cette attaque était sinistrement similaire à celle à ma meute. Peut-être que j'aurais dû partir avec Goatee et garder en sécurité tous ces gens.Killian prit la tête, fonçant vers un loup qui était entouré par trois autres. Il grogna fortement, détournant l'attention des ennemis de leur cible.Je suivis la direct
Chapitre Vingt-TroisÉvidemment, le satané oiseau retournait en volant au bateau, probablement pour alerter les gens à bord que tout le monde était mort. Il n'y avait aucun moyen de pouvoir le devancer.Mais merde, nous devions essayer. Je hurlai et partis dans la direction de la rivière une nouvelle fois, Griffin, Killian, et le garde juste derrière moi.Je gardai mes yeux vers l'avant, refusant de jeter des coups d'œil aux corps alors que je les dépassais. Tellement de mort et de destruction, et tout ça à cause de moi. Si j'étais partie de bon gré, est-ce que cela se serait passé différemment ?Je devais repousser ces pensées. Me concentrer sur l'instant présent.En quelques secondes, je passai au travers des arbres, et la rivière arriva en vue. Je marchai dans des flaques qui ne pouvaient être que du sang, l'odeur métallique confirmant mes suspicions.Mais je me propulsai au travers.Les trois loups derrière moi haletèrent, essayant de suivre, mais je ne pouvais pas ralentir. Si je
— Et ils se demandent pourquoi je ne veux pas m'embêter à leur parler, dit-elle en secouant la tête. Mais je suppose qu'ils sont une sorte de paquet inévitable ?— Ouais, ils le sont, dis-je en m'approchant de Griffin, ayant besoin de le sentir. Alors comment as-tu su que nous avions des problèmes ?— Je ne le savais pas, dit Rosemary en marchant d'un pas nonchalant vers les fenêtres surplombant la piscine et le jardin. J'étais en réalité en chemin pour te trouver à propos de notre petite discussion l'autre jour.Mes yeux vacillèrent vers la limite des arbres où plusieurs métamorphes s'y dirigeaient pour s'occuper des morts. Après que nous soyons revenus aux maisons et nous soyons transformés, davantage de métamorphes de Shadow Ridge et de Shadow City étaient arrivés. Heureusement, j'étais déjà rentrée à l'intérieur, alors aucun d'eux ne m’avait vue sous ma forme de louve argentée. Néanmoins, je devais me dépêcher et sortir de là pour les aider. Après tout, ce carnage était de ma faut
— Oh mon Dieu, dit Killian en fermant la porte et se dirigeant vers les arbres. C'est mon signal pour partir.Un sourire suffisant se fixa sur le visage de Griffin alors qu'il me conduisait vers sa maison. En quelques secondes, nous entrions dans sa cuisine. Je n'avais aucune idée à quoi ressemblait la pièce, et je m'en fichais. Il claqua la porte, et j'écrasai mes lèvres sur les siennes.Il grogna alors qu'il empoignait mon cul et j'enveloppai mes jambes autour de sa taille. La sensation de ses mains et de sa bouche sur moi déchaîna à la fois mon corps et ma louve.J'enveloppai mes bras autour de son cou, serrant le poing dans ses cheveux. Il trébucha dans le couloir. Dans mon état à moitié lucide, je réalisai que sa maison avait exactement le même agencement que celle de Killian.Nous entrâmes dans la chambre principale, et il ferma la porte d'un coup de pied derrière nous, puis me jeta sur le lit. Le bleu froid des murs était de la nuance de l'océan. Je fis courir mes mains sur les
Mon cœur devint chaud une fois de plus maintenant que je n'étais plus seule, et ma louve installa une barrière pour éviter la connexion plus approfondie de la meute.Du plaisir se bâtit dans son corps, et bientôt, les orgasmes déchirèrent nos organismes, notre plaisir nous modelant l'un dans l'autre.Quelque chose se cassa d'un coup sec dans nos poitrines, et notre connexion se renforça alors que nos émotions se déversaient l'un dans l'autre. L'amour nous fusionna en un être, réchauffant ma poitrine et remplissant l'espace qui avait été froid pendant bien trop longtemps.— Je ne te mérite pas, se lia Griffin.Sa voix dans ma tête fit jaillir du bonheur en moi.— Non c'est vrai, le taquinai-je. Et pourtant, tu m'as quand même.J'embrassai ses lèvres, si heureuse d'être dans ses bras.Complètement exténuée et rassasiée, je roulai sur mon flanc, et il m'attira dans ses puissants bras réconfortants. Ses doigts caressèrent mon bras, de haut en bas, et bientôt, je fus inconsciente.Si j'ava
Chapitre 1GARIANLe vent glacial me cinglait le visage et la pluie exécutait sa danse maléfique sur ma tête alors que je menais les membres de ma meute à la mort. Pourtant, je n’étais pas censé me plaindre. Après tout, c’était mon travail.— Sécurisez la zone. Nous devons nous assurer que ces viles créatures ne franchissent pas nos frontières, aboyai-je au chef des guerriers qui allait devenir le prochain Bêta de la meute, Gilbert, sans lui accorder le moindre regard.Du coin de l’œil, je vis la bouche de Gilbert s’ouvrir et se fermer, mais aucun mot n’en sortit. Cependant, je savais ce qu’il allait dire.— C’est le jour de ton mariage, Garian, me dit une voix dans ma tête. C’est le dernier endroit où tu devrais être.Mais pour moi, le mariage n’était pas le facteur le plus important dans ma vie. C’était ma meute qui l’était. J’étais donc là, bercé par les branches au sommet d’un vieux chêne, au cœur de la forêt de L’Etoile du Nord qui s’étendait sur des kilomètres derrière la meute.
Cependant, il ne put échapper à l’extrémité mortelle de la branche lourde et pointue que je ramassai et lançai, avec une grande précision, directement dans sa poitrine. Il n’y avait pas moyen d’y survivre, et je m’en assurai en saisissant une poignée de ses cheveux et en arrachant sa tête. C’était ma récompense. Ces anciens de la meute allaient enfin se rendre compte que j’étais plus fort qu’ils ne le pensaient.Seulement, cette chasse allait finir aux oubliettes avec celles qui l’avaient précédée, car c’était une autre scène qui m’attendait à mon arrivée.C’était mon mariage – ou ce qui était censé être mon mariage.L’espace situé juste devant mon manoir faisait face à un coucher de soleil à couper le souffle. À chaque extrémité de l’allée, des bougies parfumées au jasmin étaient suspendues à des branches d’arbre nues. Partout, y compris dans l’allée, des fleurs artificielles blanches s’étalaient à perte de vue, légèrement tendres pour ne pas craquer lorsqu’on marchait dessus. Sur la
— Je dirai aux anciens que j’ai commis une erreur et que je chercherai des compagnes plus... appropriées, dit Garian, me brisant davantage – si c’était possible.Ma louve hurlait en moi et je me préparais mentalement à affronter les moqueries des autres membres de la meute. Je ressentais une douleur indescriptible, et tout en moi commençait à me faire mal. Le chagrin d’avoir été rejetée par mon compagnon me rattrapait lentement, tandis que le responsable de mon malheur n’avait même pas attendu. Il s’était retourné et était parti tout de suite après m’avoir lancé ces paroles ignobles. Je n’étais pas digne d’un loup comme Garian. Je le savais, et tout le monde le savait aussi. Je n’étais rien à côté de lui.Les filles comme moi n’avaient rien à faire avec des hommes comme Garian. C’était un dieu du sexe qui marchait, qui respirait, et il n’y avait pas une femme dans l’univers qui ne le désirait pas. Et puis il y avait moi. Personne ne m’avait jamais demandé de sortir avec lui, pas même
— Et ton couronnement, ajoutai-je en l’embrassant à nouveau. Je sais que tu es nerveuse, mais tu es déjà un bon chef. Ils t’admirent et te respectent.Le sourire de Mida en guise de réponse était tendre et doux.— J’en suis ravie. J’ai beaucoup de choses à rattraper.— Je peux t’aider.Mes mains se dirigèrent vers le dos de sa robe et la fermeture éclair qui s’y trouvait.— Tout ce que tu as à faire, c’est de faire exactement ce que je te dis.— C’est vrai, s’esclaffa Mida.Je dégrafai la robe et je la fis passer hors de ses épaules.— Oh, absolument. Je suis une mine d’expériences et de connaissances.Mida se leva et enleva la robe en se trémoussant, la laissant tomber à ses pieds.— Comment ai-je eu autant de chance ?Je me levai, et mes doigts se promenèrent sur les boutons de ma chemise.— Je ne sais pas, mais tu ferais mieux d’en profiter.Les mains de Mida se portèrent sur le bouton de mon pantalon. Il tomba en tas sur le sol, et j’en sortis, m’arrêtant pour le repousser d’un co
Chaque contact, chaque balayage, chaque caresse me rendait fou.Il ne fallut pas longtemps pour que je sorte d’elle en douceur et que j’y revienne en force.Encore et encore, je la pénétrai jusqu’à ce qu’elle se remette à haleter. J’enfouis de nouveau mon visage dans le creux de son cou et je respirai son parfum. Ensemble, nous bougeâmes, à un rythme lent et régulier, comme si nous avions tout notre temps.J’étais bel et bien à sa merci.Et elle était aussi à la mienne.Je relevai la tête, je la regardai en ralentissant mon rythme. Une myriade d’émotions dansait sur son visage tandis qu’elle enfonçait ses ongles dans mon dos. Je grognai et je plaçai mes mains de chaque côté d’elle.Vague après vague, le plaisir montait en moi.C’était ainsi que les choses devaient se passer entre nous.Comme si le monde entier n’existait pas en dehors de mes portes.Bientôt, mon rythme changea et je commençai à pousser avec un abandon sauvage et animal. Elle attacha ses jambes autour de ma taille et s
Elle frissonna légèrement et m’embrassa à son tour ; elle sentait les fleurs sauvages et le savon parfumé à la pêche. Mon sang grondait dans mes oreilles lorsque je me retirai et que je pressai mon front contre le sien.— Tu es toujours là pour une raison. Je ne vais pas te laisser tomber, ni nous laisser tomber, Mida, chuchotai-je.Elle ne dit rien quand je me levai et que je sortis de la pièce. Les jours suivants, je trouvais des excuses pour parler à Mida, pour passer le plus de temps possible avec elle, pour lui demander son avis sur les rénovations de la ville, sur les nouvelles lois qui allaient être mises en place dans la meute, et sur la question de savoir s’il fallait ou non traquer les sorciers.La détermination de Mida s’affaiblissait de jour en jour.À la fin du dixième jour, j’étais dans mon bureau en train de préparer une version révisée de notre pacte avec les humains lorsqu’elle entra. Sans mot dire, elle s’approcha de moi, me prit le verre des mains et le termina. Ave
— Nos familles étaient censées être unies parce que j’étais la fille de Rialus. Maintenant que la vérité a été révélée, je ne suis pas sûre que tu veuilles encore t’allier à moi.Les sourcils de Garian se froncèrent.— Tu n’es plus la fille d’un loup maudit. Je pense que c’est une bonne chose.— Pas si tu ne sais pas qui sont mes parents, fis-je remarquer en reculant de quelques pas. Au moins, avec Rialus, tu connaissais la vérité.— Mida–Je levai la main.— Tu es l’Alpha maintenant, Garian. Tu ne peux pas te permettre de voir ton rôle et ta position menacés, ou ta légitimité remise en question, surtout en t’alliant à moi. Tu as besoin d’une compagne forte, qui consolidera ta position d’Alpha.— Non.— Comment ça, non ?— C’est toi que je veux. Je ne veux pas quelqu’un d’autre à mes côtés.Garian me regarda droit dans les yeux en parlant, ses mots m’envoyant vague après vague d’émotions.— Je pensais avoir été clair.Je reculai d’un pas incertain.— Tu as été capable de me rejeter un
Apprendre que la vérité m’avait été cachée toute ma vie était pire.Au moins, quand j’étais la fille de Rialus, je savais qui j’étais.Maintenant, je n’étais plus personne, une orpheline sans nom que Rialus et sa femme avaient pris en pitié et élevée comme l’une des leurs.Pour tout le bien que cela m’avait fait.En secouant la tête, je poussai la porte du bureau et entrai, plissant les yeux devant la lumière vive du soleil qui pénétrait par la fenêtre ouverte. Garian était assis à son bureau, feuilletant une pile de papiers, ses cheveux ébouriffés sur le dessus de la tête. Lorsqu’il leva la tête, ses yeux bleus s’illuminèrent et il se leva.Je joignis les mains derrière le dos et me redressai.— As-tu rencontré le Conseil pour leur parler de moi ?Garian repoussa sa chaise en poussant un cri et se racla la gorge.— Je l’ai fait, mais je n’ai pas exigé d’eux des excuses, même si elles te sont dues.Je fronçai les sourcils.— Pourquoi pas ?— Parce que je voulais respecter ta volonté,
Puis nous allâmes voir le groupe qui garderait et prendrait soin de ma mère jusqu’à ce qu’elle soit mise en terre.— Merci.Ils hochèrent tous la tête avec tristesse, et je me sentis moins seul dans mon chagrin. Nous partîmes en direction du tombeau et, lorsque nous arrivâmes, il était en ruines. La structure avait été complètement détruite et n’était plus qu’un tas de pierres. J’étais soulagé de cette destruction, mais je savais que nous ne trouverions peut-être jamais la réponse à la question de savoir pourquoi le sang de Mida n’avait pas ressuscité Rialus.C’est alors que je compris. Si son sang ne fonctionnait pas, la réponse se trouvait peut-être du côté de Mida elle-même. Nous partîmes en ville pour voir qui travaillait sur les ancêtres et on nous emmena dans une ville voisine où l’on préleva le sang de Mida et où l’on chercha à savoir d’où elle venait. Nous attendîmes les résultats pendant que nous organisions un service pour ma mère. Les loups de toute la région et d’ailleurs
— Bonjour, mon fils, viens me faire un câlin, me demanda-t-elle d’une voix qui semblait soudainement émotionnelle.Elle ne m’avait jamais demandé de la prendre dans mes bras auparavant.Je le fis et la regardai longuement.— Comment te sens-tu ?— Si c’est ce que Mida a ressenti pendant tout ce temps, alors elle est assez forte pour être ta Luna, déclara ma mère, et même si son approbation me remplissait joie, elle me rendit prudent.Je savais que ma mère était malade, mais elle n’avait jamais parlé comme ça et avait peut-être ressenti la même peur que moi.— Comment va-t-elle ?La question de ma mère me sortit mes pensées.— Elle reprend des forces au fur et à mesure que nous parlons.J’étais fier de l’annoncer.— J’aurais dû t’écouter quand tu as dit que le Conseil était la pomme pourrie, et j’aurais dû te laisser avec elle. Je suis désolée, mon fils, avoua-t-elle avec des larmes qui dansaient au bord de ses yeux.— Ne t’inquiète pas, mère. Plus rien ne se mettra en travers de mon c
Je regardai le siège occupé par Garian, il était vide. Je repoussai la panique que je sentais monter dans mon estomac et je tentai de penser rationnellement. A ce moment précis, Garian revint avec des fleurs et du café.— À ta place, je serais déjà fou sans café, alors... dit Garian en me tendant délicatement le café et les fleurs.— Merci pour les deux, répondis-je, fronçant les sourcils en voyant à quel point les fleurs me touchaient.— De rien. Tu vas bien ? Comment te sens-tu ? demanda Garian, à nouveau inquiet.J’aurais presque cru qu’il se souciait de moi comme au bon vieux temps.— Je vais bien, je réfléchis. Comment allez-vous, les autres et toi, à la maison ? ajoutai-je, ne voulant pas l’interroger sur les choses que je voulais vraiment savoir. Je n’avais plus aucune idée de ce que nous représentions l’un pour l’autre. Quand il se passait tant de choses autour de nous, nous n’avions pas le temps d’y penser. Maintenant, je ne pensais plus qu’à ça, et c’était plus bouleversant
Je luttai contre mes paupières lourdes pour essayer de rester consciente pendant que Garian me bandait le bras avec un morceau de sa chemise qu’il avait arraché. Je me sentais mieux, mais j’avais froid, trop froid, et je savais que quelque chose n’allait pas.Je sentis Garian effleurer mes lèvres.— Mida, je suis désolé. Je t’en prie, reste éveillée.Son air inquiet me fit paniquer.— Garian, je vais bien. Ne t’inquiète pas trop, répondis-je pour le tranquilliser, mais mes paroles bredouillées m’inquiétèrent.Je me sentais étourdie, et rien ne me semblait réel. La douleur que j’avais ressentie avait disparu, et j’avais l’impression d’avoir rêvé. Il ne me restait plus qu’à fermer les yeux et à savourer le bonheur d’être dans ses bras. Cela m’avait toujours rendu plus forte. Une petite sieste serait-elle vraiment si mauvaise ?J’avais juste besoin de quelques minutes...Je me sentis sombrer dans le sommeil le plus paisible que j’avais jamais connu. Mon corps se détendait et me plongeait