Sous le soleil luisant de Loudyland, la beauté de Jonson Forwise était plus qu’aveuglante. C’était horriblement perturbant.
— J’arrête de jouer, a déclaré Dylan pendant un instant de silence.
— Pourquoi ? lui a demandé Myndie.
— Parce que ça fait des heures qu’on est là et qu’on joue, et mon estomac crie famine.
— Moi aussi, j’arrête, a décrété Jonson. Mais jouez entre vous, les filles.
Maintenant que les deux capitaines étaient partis, plus aucune fille n’avait envie de jouer, c’était clair.
Josh et Amélie, sur la plage, essayaient de nous rassembler. Quand on les a rejoints, ils nous ont appris que c’était l’heure de manger.
Chaque groupe est arrivé un à un devant le bâtiment principal. Ça faisait beaucoup de monde, franchement.
— Pour la cafétéria, c’est très simple, a commencé Josh quand il a réussi à obtenir le calme de notre groupe. Il y a un premier service pour les quatorze-quinze ans, et ensuite un second
J’ai soupiré en allant chercher la flèche que j’avais encore une fois plantée dans le tronc d’un arbre. Je n’étais décidément pas douée, en tir à l’arc. Stan et Dylan, eux, se débrouillaient très bien. Je ne comprenais pas. J’ai cherché un animateur des yeux. Ils étaient tous très occupés. — Tu as l’air désespérée. J’ai rapidement tourné la tête. Waouh. Jonson était superbe. Il portait un tee-shirt bleu foncé décoré de l’expression «KISS ME» écrite en lettres blanches. Avec ça, il arborait un bermuda blanc et des tongs. — Oh, salut. Quel joli tee-shirt! Le message est très porteur. Il a ri en se passant une main dans les cheveux. J’ai suivi sa main des yeux, subjuguée par ce geste d’une innocence si flagrante mais ô combien sexy. — Ah oui? — Oui. Enfin, ça fait le mec qui a super confiance en lui et qui ne doute pas de son sex-appeal. — Je ne peux pas te laisser croire une chose pareille,
L’atelier surf était super, quoiqu’assez effrayant. Il n’était constitué que de beaux gosses. Je n’avais rien à faire de mon après-midi, du coup j’étais allée à la plage pour assister à l’activité surf. Il y avait Dylan, Stan, Gregory, Jonson et quatre autres gars. Tous beaux. Le rêve parfait pour n’importe quelle fille normalement constituée, même pour une fille non intéressée par les garçons beaux, comme moi. Gregory a tourné la tête vers moi, mais a refait face à son entraîneur de surf quand il a vu que je l’observais aussi. C’était bizarre, non? Qu’il détourne le regard comme ça. Ou peut-être que je me faisais des idées pour rien. Peut-être que ce n’était même pas moi, qu’il avait regardée. Peut-être qu’il avait entendu un bruit, et qu’il s’était retourné pour voir de quoi il était question. Oui, ce devait être ça. J’ai ouvert le livre que j’avais emprunté. Je n’en avais lu que trois pages. Tout ça à cause de Maïlys, qui m’avait coupée dans
— Allez, je t’en supplie, ma sœurette que j’adore plus que tout au monde! J’ai tourné la tête vers Stan, puis l’ai dévisagé en haussant les sourcils. — Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre…! — Elle est dans ton cours de danse. Tu lui glisses juste un mot ou deux. Et n’oublie pas de lui demander si elle est célibataire. C’est un point essentiel. J’ai roulé des yeux. N’importe quoi. — Fais-le toi-même. Tu as quinze ans, mon grand. Tu vas entrer au lycée dans deux mois. Sois courageux. J’ai cru que j’allais mourir sous les balles de son regard fusillant. Heureusement, j’avais un gilet pare-balles de la marque Dylan Sawling. Très efficace, j’en étais sûre. — Ce n’est pas que j’aie peur. J’ai dragué des filles un million de fois. Mais j’ai juste besoin d’un petit coup de pouce de la part de ma sœur aînée que je vénère depuis que je suis tout petit, que j’admire pour son intelligence, son courage, sa… — C’est bon,
— Hum, c’est… intéressant, ai-je soufflé devant un tel spectacle. Contre le mur était exposée une demi-douzaine de poupées vaudous transpercées d’aiguilles et entourées de sceaux de magie. — Bienvenue au pays de Merlin l’Enchanteur, a grincé Gregory en s’approchant de l’une des petites poupées. Au-dessus d’elle se trouvait une pancarte où il y avait écrit: «Plantez une aiguille ici». J’ai grimacé en mettant une main sur l’épaule de Gregory. — On ne va pas faire ça. C’est dégoûtant. — Edène, ce n’est qu’une poupée. — Et cette poupée représente une vie. Mon interlocuteur m’a dévisagée. Je me suis automatiquement mise sur la défensive, en lui demandant ce qu’il avait, à me regarder comme ça. — Tu as parlé de vie. Et l’énigme stipule qu’il faudra cueillir et planter la vie. Tu crois que ça a un rapport? — Aucune idée. Moi, en lisant ça, j’ai pensé à des fleurs. Mais je ne suis plus sû
Je me suis tout de suite relevée pendant que Jonson m’imitait avec beaucoup moins d’entrain. Alyssa me fixait d’un regard sévère, les mains crispées sur ses hanches. — Qu’est-ce que tu fais là? l’a interrogée Jonson. — Je te cherchais. Mais je vois que tu es en excellente compagnie. Super. Il ne te faut pas longtemps, à toi! — Tu rigoles! Ce n’est pas toi qui, tout à l’heure encore, draguais Cane Wenn? — Je ne le draguais pas. On sympathisait, nuance. — Tu n’as jamais calculé ce mec, au lycée. Tu ne vas pas me faire croire que, tout à coup, il t’a pris l’envie d’en faire ton ami! Je devais partir, non? Histoire de les laisser régler leurs comptes puis, bien sûr, se réconcilier. Mais la conversation était si croustillante. Je n’avais pas envie de rater ça. — Écoute, Jon, tu me saoules. La blonde m’a lancé un regard méprisant, avant de continuer: — Depuis que tu as
J’ai levé la tête vers lui. Son regard était baissé vers moi et il m’observait de ses yeux vert clair. — Ah, Greg, salut! Excuse-moi, il faut que j’y aille. J’ai voulu le contourner pour me carapater, mais le salaud m’a attrapé fermement le bras pour m’en empêcher. — On doit discuter, Edène. C’était certain. — Pas maintenant. Je suis en train d’aider tout ce beau monde à ranger les courses. — Ils n’ont pas besoin de toi, a-t-il décrété en me tirant par le bras. Mais où m’emmenait-il, d’ailleurs? Je ne voulais pas lui parler. Pas maintenant. Il s’est assis contre le premier arbre qui a croisé son regard. Après avoir pesté, je l’ai imité. Un long silence s’est alors installé. Je ne savais franchement pas quoi dire. — Ton frère t’a parlé du pari? — Oui. — Tu acceptes? Je me suis tournée vers lui. Il était vraiment beau. Trop, peut-être. — Je ne veux p
— Félicitations! J’ai esquissé un sourire à l’intention de Gregory en levant mon pouce droit dans sa direction. — Félicitations à toi aussi. Nous venions d’avoir les résultats de la deuxième étape des élections de Miss et Mister Sunlight. J’étais la fille de seize ans qui représentait le groupe 4. J’avais battu Kayla. Quelle satisfaction! — Tu as voté pour moi? En ta qualité de petit ami, cela fait partie de ton devoir. — Ah, vraiment? Mais depuis quand, ma chère, suis-je ton petit ami? Je croyais que j’étais juste… (Il s’est rapproché de moi en baissant la tête. Son visage s’est retrouvé à quelques centimètres à peine du mien) un ami dévoué qui essayait gentiment de sauver la vie à ton frère. Je rougissais très certainement. Et mon cœur battait la chamade. Mais comprenez-moi. Il était si proche, et ses lèvres étaient si… Seigneur, j’allais craquer. C’était évident. — Eh bien, tu… enfin… c’
Je suis tombée des nues et ai préféré m’asseoir sur le sable pour encaisser cette information. — Alors, tu le connais? — Comment ne pas le connaître? C’est notre meilleur halfback. Mais comment est-ce possible, Alana? Quand es-tu sortie avec lui? — En Seconde. On s’est rencontrés à un concert où j’étais avec Keiko. Le coup de foudre. Je l’ai revu lors d’une rencontre entre les GreenFolks et les BlackTense. Il m’a parlé, et tout. On a sympathisé, et puis voilà. Horrible. — Et son meilleur ami? — Je ne l’ai vu que trois fois. Kenther, je crois qu’il s’appelle. Il est beau! Autant, si ce n’est plus, qu’Andrew. L’équipe de Hugh Hampson a vraiment de sublimes membres. Andrew, Kenther, Dylan… Nous, on a seulement Jonson. Il est magnifique, c’est sûr, mais se partager un mec pour huit cents filles, c’est plutôt galère. Mais ce qu’elle avait dit, je n’y croyais pas. — Tu m’as parlé d
Jonson était tout simplement fascinant. Mais comment faisait-il pour être aussi beau? Il portait un blaser noir sur une chemise blanche et un jean noir. Il était très élégant. — Ce mec, a soupiré Marianne. Bon sang, elle n’avait pas intérêt à fantasmer sur lui! Il était trop vieux pour elle, de toute façon. Dylan et Gregory n’étaient franchement pas mal non plus. Mais contre la beauté pure et sincère de Jonson, personne ne pouvait rien. — Tout d’abord, pour commencer, les gars, vous allez nous parler de vous, de vos hobbies, a lancé la voix grave de William Rocades dans le micro. Le premier à se présenter était Gregory, que je n’ai écouté que d’une oreille distraite. Le deuxième était un mec complètement insignifiant à qui je n’ai pas prêté grande attention. Quand Jonson a enfin pris le micro, le silence s’est intensifié. On était toutes pendues à ses lèvres. Il y avait aussi quelques mecs parmi le public, ceux qui ne s’éta
— Je suis sûre que c’est Jonson qui va gagner, a affirmé Marianne en se lissant les cheveux. — Ce n’est pas si sûr, a répliqué Anaëlle en sortant de son lit. Dylan et Gregory sont super beaux, eux aussi. Je pense que ce sera serré. — J’ai un penchant pour les blonds, a révélé Lisa. Je voterai pour Dylan. Il est sublime. — Je suis bien de ton avis, a renchéri Kayla. Sublime. J’ai haussé un sourcil en faisant mon lit. Depuis quelques minutes, les filles pariaient sur l’issue de l’élection Mister Sunlight. Je ne m’en mêlais pas, en sachant que j’avais un lien avec les trois favoris. — Je pense que ma voix ira aussi à l’intention du beau Dylan, a annoncé Alana. Il a quelque d’irrésistible, ce gars. Elle avait vu juste. Autrement, pourquoi avait-on l’habitude de le sortir du coin si rapidement? — Arrêtez de divaguer, est intervenue Alyssa d’une voix méprisante. Il faut voter pour Jonson, car il est le gars le plus beau, doux,
Je me suis arrêtée devant un superbe vase en poterie qui ne semblait même pas être la production d’un adolescent. — Qui a fabriqué cet objet? me suis-je enquise, en admirant les décorations du vase couleur cuivre. — C’est moi! J’ai tourné la tête vers Angelika. Un immense sourire illuminait son visage délicat. — Tu es douée, l’ai-je complimentée. Elle m’a remerciée en m’expliquant qu’elle n’avait fait que suivre les indications. Même avec les explications, jamais je n’aurais atteint un tel niveau. J’ai observé avec adoration le châle qu’Alana avait tricoté. Tant de talent. Le bonnet de Keiko n’était franchement pas mal non plus. Je savais tricoter. Mais pas aussi bien. Elles étaient vraiment douées. J’ai tourné la tête dans la direction de Jonson. Il était posté devant le dessin d’une fille, une très (trop) jolie représentation d’un parc. Il la félicitait, et elle le remerciait à l’aide d’un très grand souri
Que je lui laisse du temps! Ah, ça, c’était la meilleure! Comme si c’était moi qui lui avais sauté dessus, comme si je lui avais demandé quoi que ce soit! C’était lui, qui m’avait embrassée! Quel salaud! J’ai soupiré en m’asseyant contre un arbre. Voilà quatre jours que Jonson m’évitait résolument. Il passait tout son temps avec Alyssa. Il ne voulait même plus faire équipe avec moi, en escalade. Stanley avait pris le relais. Pourquoi faisait-il ça? Ne voyait-il pas que je me mourais d’amour pour lui, dans mon coin, pendant qu’il faisait l’amour à sa copine quelque part dans ce grand camp? Dans un endroit romantique, en plus. Il y en avait à la pelle, dans le coin. Je me surprenais même à vouloir être à la place d’Alyssa. Pourtant, j’avais le sexe en horreur! Mais l’idée de le faire avec Jonson ne me déplaisait pas. Pas trop. De toute façon, il fallait que j’arrête de fantasmer là-dessus. Jonson é
Je suis tombée des nues et ai préféré m’asseoir sur le sable pour encaisser cette information. — Alors, tu le connais? — Comment ne pas le connaître? C’est notre meilleur halfback. Mais comment est-ce possible, Alana? Quand es-tu sortie avec lui? — En Seconde. On s’est rencontrés à un concert où j’étais avec Keiko. Le coup de foudre. Je l’ai revu lors d’une rencontre entre les GreenFolks et les BlackTense. Il m’a parlé, et tout. On a sympathisé, et puis voilà. Horrible. — Et son meilleur ami? — Je ne l’ai vu que trois fois. Kenther, je crois qu’il s’appelle. Il est beau! Autant, si ce n’est plus, qu’Andrew. L’équipe de Hugh Hampson a vraiment de sublimes membres. Andrew, Kenther, Dylan… Nous, on a seulement Jonson. Il est magnifique, c’est sûr, mais se partager un mec pour huit cents filles, c’est plutôt galère. Mais ce qu’elle avait dit, je n’y croyais pas. — Tu m’as parlé d
— Félicitations! J’ai esquissé un sourire à l’intention de Gregory en levant mon pouce droit dans sa direction. — Félicitations à toi aussi. Nous venions d’avoir les résultats de la deuxième étape des élections de Miss et Mister Sunlight. J’étais la fille de seize ans qui représentait le groupe 4. J’avais battu Kayla. Quelle satisfaction! — Tu as voté pour moi? En ta qualité de petit ami, cela fait partie de ton devoir. — Ah, vraiment? Mais depuis quand, ma chère, suis-je ton petit ami? Je croyais que j’étais juste… (Il s’est rapproché de moi en baissant la tête. Son visage s’est retrouvé à quelques centimètres à peine du mien) un ami dévoué qui essayait gentiment de sauver la vie à ton frère. Je rougissais très certainement. Et mon cœur battait la chamade. Mais comprenez-moi. Il était si proche, et ses lèvres étaient si… Seigneur, j’allais craquer. C’était évident. — Eh bien, tu… enfin… c’
J’ai levé la tête vers lui. Son regard était baissé vers moi et il m’observait de ses yeux vert clair. — Ah, Greg, salut! Excuse-moi, il faut que j’y aille. J’ai voulu le contourner pour me carapater, mais le salaud m’a attrapé fermement le bras pour m’en empêcher. — On doit discuter, Edène. C’était certain. — Pas maintenant. Je suis en train d’aider tout ce beau monde à ranger les courses. — Ils n’ont pas besoin de toi, a-t-il décrété en me tirant par le bras. Mais où m’emmenait-il, d’ailleurs? Je ne voulais pas lui parler. Pas maintenant. Il s’est assis contre le premier arbre qui a croisé son regard. Après avoir pesté, je l’ai imité. Un long silence s’est alors installé. Je ne savais franchement pas quoi dire. — Ton frère t’a parlé du pari? — Oui. — Tu acceptes? Je me suis tournée vers lui. Il était vraiment beau. Trop, peut-être. — Je ne veux p
Je me suis tout de suite relevée pendant que Jonson m’imitait avec beaucoup moins d’entrain. Alyssa me fixait d’un regard sévère, les mains crispées sur ses hanches. — Qu’est-ce que tu fais là? l’a interrogée Jonson. — Je te cherchais. Mais je vois que tu es en excellente compagnie. Super. Il ne te faut pas longtemps, à toi! — Tu rigoles! Ce n’est pas toi qui, tout à l’heure encore, draguais Cane Wenn? — Je ne le draguais pas. On sympathisait, nuance. — Tu n’as jamais calculé ce mec, au lycée. Tu ne vas pas me faire croire que, tout à coup, il t’a pris l’envie d’en faire ton ami! Je devais partir, non? Histoire de les laisser régler leurs comptes puis, bien sûr, se réconcilier. Mais la conversation était si croustillante. Je n’avais pas envie de rater ça. — Écoute, Jon, tu me saoules. La blonde m’a lancé un regard méprisant, avant de continuer: — Depuis que tu as
— Hum, c’est… intéressant, ai-je soufflé devant un tel spectacle. Contre le mur était exposée une demi-douzaine de poupées vaudous transpercées d’aiguilles et entourées de sceaux de magie. — Bienvenue au pays de Merlin l’Enchanteur, a grincé Gregory en s’approchant de l’une des petites poupées. Au-dessus d’elle se trouvait une pancarte où il y avait écrit: «Plantez une aiguille ici». J’ai grimacé en mettant une main sur l’épaule de Gregory. — On ne va pas faire ça. C’est dégoûtant. — Edène, ce n’est qu’une poupée. — Et cette poupée représente une vie. Mon interlocuteur m’a dévisagée. Je me suis automatiquement mise sur la défensive, en lui demandant ce qu’il avait, à me regarder comme ça. — Tu as parlé de vie. Et l’énigme stipule qu’il faudra cueillir et planter la vie. Tu crois que ça a un rapport? — Aucune idée. Moi, en lisant ça, j’ai pensé à des fleurs. Mais je ne suis plus sû