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Chapitre 6 La nécessité de trouver Pierre

Auteur: Marrons Passucrés
last update Dernière mise à jour: 2024-10-29 19:42:56
Au moment où l’homme lui a tendu l’appareil, Léa se tenait dans le hall de l’aéroport. Elle a éteint immédiatement son téléphone qui retentissait, laissant échapper un soupir de soulagement. Libérée de l’oppression qu’elle avait endurée pendant si longtemps au sein de la famille Martin, elle s’est sentie incroyablement détendue. Observant les voyageurs vaquant à leurs occupations, elle s’est rendu compte que c’était véritablement le moment quitter cette ville.

En y réfléchissant, elle a éprouvé un sentiment indescriptible. Était-ce une douleur ? Peut-être. Cependant, c’était davantage un sentiment de soulagement. Autrefois, elle avait cru que le simple fait de prodiguer davantage son amour à Pierre pourrait le faire succomber à son charme. Mais à présent, elle comprenait enfin que tous ses efforts étaient vains pour un homme qui portait toujours une autre femme dans son cœur... Alors, au lieu de s’attacher amèrement à lui, il valait mieux laisser tout cela derrière elle et entamer une nouvelle vie.

Léa s’est dirigée d’un pas déterminé vers le comptoir d’enregistrement de l’aéroport, prête à retourner à Dubaï. À cette époque, pour rester à Océville, Léa avait rompu avec sa famille et avait dissimulé son identité réelle. Plusieurs années s’étaient écoulées, et il était temps pour elle de revenir et de reprendre sa vie d’origine.

Quant à l’exposition médicale à Dubaï, l’organisateur était en fait sa propre famille. Pourquoi le groupe G-Martin pouvait participer à un événement d’une telle envergure ? C’était parce que le grand-père de Léa, le chef de la famille Leroy, désirait voir Léa et son mari. Malheureusement, Pierre avait prétendu être submergé de travail et avait refusé de l’accompagner à Dubaï. Un homme impitoyable, voilà ce qu’il était. Elle ne pouvait trouver aucune raison de rester au prix de rejeter sa propre famille puissante.

« Je suis désolée, mademoiselle, ce billet est actuellement invalide, et nous ne pouvons pas traiter votre carte d’embarquement pour le moment », a dit poliment la jeune femme derrière le comptoir de la première classe.

Léa restait figée, incrédule, puis elle a répliqué, « Le billet est invalide ? Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Pouvez-vous s’il vous plaît vérifier à nouveau ? »

« Avez-vous réservé ce billet via un compte d’entreprise ? Il se peut que la société ait effectué un remboursement. Seriez-vous en mesure de présenter votre carte d’identité ? »

« ... »

Léa a pris soudainement conscience de la situation qui se dessinait. En tant que secrétaire de Pierre, ses comptes bancaires étaient gracieusement pris en charge par le groupe. Il était, de fait, tout à fait légitime pour l’entreprise de garder un œil vigilant sur ses finances et d’exercer un verrouillage en cas de nécessité. Cependant, en ce qui concerne sa carte d’identité... Elle avait été préalablement réquisitionnée par le département des ressources humaines de la société, il y a de cela quelque temps, pour servir un objectif bien précis dans le cadre d’un projet particulier.

Léa se retrouvait complètement désorientée, sa hâte de quitter cette ville, où elle avait traversé de nombreuses épreuves malheureuses, l’avait momentanément aveuglée face aux potentiels inconvénients.

Elle a répondu alors avec un sourire : « Je vous remercie, je vais immédiatement effectuer un appel pour obtenir des informations précises. »

S’éloignant du groupe, elle a sorti son téléphone portable et a composé le numéro du responsable des ressources humaines du groupe G-Martin. Cependant, le numéro semblait également occupé, malgré ses tentatives incessantes. La voix froide et artificielle de l’interlocuteur répétait inlassablement : « Votre numéro a été désactivé ! »

Léa restait bouche bée, ne réalisant que trop tard que son propre numéro de téléphone portable était également sous le strict contrôle du groupe G-Martin.

Le nom du groupe G-Martin... Ces mots semblaient persécuter ses pensées.

Après avoir quitté l’aéroport, Léa a hélé un taxi et s’est dirigée immédiatement vers le bâtiment du Groupe G-Martin. La pluie a commencé à tomber doucement, et à travers la vitre de la voiture, on pouvait voir l’édifice Martin émergeant lentement dans cette pluie voilée.

Léa a remis 20 euros au chauffeur avant de traîner ses bagages jusqu’au hall principal du bâtiment, un espace orné d’une multitude de technologies de pointe. Heureusement, son départ n’avait pas encore suscité de grande publicité, ce qui lui a permis de franchir le système de contrôle d’accès de l’entreprise. Seul l’effet de la pluie rendait sa chevelure humide et décoiffée, nécessitant quelques essais du système de reconnaissance faciale avant qu’il ne la reconnaisse.

Elle s’est dirigée ensuite vers l’ascenseur et est montée directement au 11ème étage, où se trouvait le département des ressources humaines.

« Bonjour, Mlle Leroy, qui vous amène ? Pourquoi vous êtes dans un tel état ? Vous avez fait une évasion ? » Le chef du département du personnel, un snob répondant au nom de Jason, a posé ces questions de manière désinvolte, il prenait plaisir à se donner des airs avec ses manières précieuses.

Il avait remarqué le traitement peu chaleureux de Léa par Pierre, ce qui se traduisait généralement par un manque de respect de sa part.

Léa n’a pas perdu de temps et est allée droit au but. « Où est ma carte d’identité ? » a-t-elle demandé.

« Votre carte d’identité ? Eh bien, c’est vraiment une journée difficile pour vous. Il y a à peine deux minutes, M. Albert Masson, l’assistant du président est venu la prendre ! » a informé Jason.

À ces mots, Léa a levé les yeux au ciel, le résultat étant prévisible.

Pierre, un éminent homme d’affaires à la nature taciturne, était perçu par certains comme un véritable tyran. Cet individu ne tolérait aucun défi à son autorité.

Léa s’est retournée en traînant ses bagages, prête à trouver Pierre, mais Jason l’a interpellée brusquement, adoptant un ton moqueur et provocateur. « Que vous ayez été licenciée ou non, votre attitude doit rester modeste. Monsieur Martin est en réunion au dernier étage, une réunion de la plus haute importance. J’ai entendu dire que sa fiancée est également présente. »

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