-hooo… ne bouge pas là où tu es là ! ne tente même pas de bouger !
L’un d’eux se leva et commença à s’approcher doucement d’elle. Paniquée, elle détala et celui-ci se mit à sa poursuite. Elle déboucha sur la rue qui était déjà déserte à cause de l’heure tardive. Elle regarda au-dessus de son épaule et elle le vit qui approchait à grands pas de fauves. Au loin, le bruit d’une moto qui approchait se faisait entendre… elle se mit donc à courir en pleine chaussée en direction de celle-ci. Elle courait aussi rapidement qu’elle le pouvait, jetant de temps à autres un œil au-dessus de son épaule. Grace aux phares de la moto, celle si freina à temps pour ne pas écraser Bonita. L’autre badaud disparut dans les couloirs, laissant Bonita essoufflée, assise à même le sol…
-Bonita ?? qu’est-ce que tu fais dehors à pareille heure ?
Elle leva les yeux et malgré la lumière des phares qui l’aveuglait, elle put conclure qu’il s’agissait d’Ahmadou. Il déploya la béquille de sa moto et descendit pour la relever
-tout va bien ? les gars-là sont mauvais… ils auraient pu te faire du mal !
-oui ça va, merci ! se contenta-t-elle de répondre en débarrassant son pantalon du sable qui s’y était collé.
-mais tu fais quoi dehors à cette heure-ci ?
Bonita craqua et éclata en sanglots, ce qui fit comprendre à Ahmadou qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas…
-je cherchais juste où passer la nuit… c’est tout ! dit-elle en pleurant.
-où passer la nuit ??? monte on quitte d’abord ici…
Il démarra sa moto et tous les deux se mirent en route. Il se gara dans un coin plus éclairé et donc moins dangereux.
-tu as eu des problèmes à la maison ? demanda-t-il.
-oui et je ne veux pas en parler…
-mais peu importe ce qui s’est passé, est ce que c’est mieux de dormir dehors ?
Elle se remit à pleurer en lui racontant ce qui lui était arrivé. Ahmadou fut pris de pitié, au point où il coula lui-même quelques larmes.
-moi je ne suis pas un bohboh (riche), sinon je te payais une chambre d’hôtel. Mais pour t’aider, je peux te proposer de venir dormir chez moi, même si c’est seulement pour la nuit.
-non, je ne te connais même pas ! et je ne veux pas te déranger !
-si je voulais te faire du mal, c’est que je l’ai déjà fait ! en plus, tu n’as rien à craindre, tu vas dormir seule puisque je travaille dans la nuit.
Bonita, vu son enfance difficile avait toujours eu du mal à faire confiance aux gens qu’elle ne connait pas. Mais lorsque des situations pareilles vous arrive, il est évident que vous devriez commencer à faire confiance, car seul il ne sera pas évident de sortir la tête de l’eau. En fille intelligente et avisée, elle décida d’accepter la proposition du jeune homme.
-okay, mais juste pour cette nuit hein… je ne veux pas te déranger !
Pour réponse, il démarra sa moto et elle monta… il l’escorta jusque dans son quartier, qui n’était pas loin du sien. Il emprunta une petite allée et déboucha sur une cour qui était située entre plusieurs petites chambres. Il descendit, sortit la clé de sa poche et ouvrit l’une des portes qui étaient devant eux, ensuite il pressa le bouton de l’interrupteur, et une ampoule pendante au niveau du mur illumina la petite chambre.
-je m’excuse pour le désordre hein… je ne t’attendais pas, donc tu vas seulement te battre comme ça !
-merci, c’est pas grave…
Le désordre était vraiment de taille… des assiettes sur le matelas posé à même le sol et enveloppé dans des draps qui avaient connus de meilleurs jours, des fourchettes sur la moquettes, des vêtements sales à même le sol…
-au cas où tu veux uriner, viens je te montre les toilettes…
Il la conduisit dans un couloir où se trouvait une petite porte au fond…
-voilà ça là-bas !
-okay… se contenta-t-elle de répondre.
-bon, moi je vais continuer à travailler… on se voit demain non ?!
-okay Ahmadou, demain ! merci encore !
Il démarra bruyamment sa moto et disparut. Bonita rangea la chambre comme elle put avant de se coucher. Elle pensait tellement aux malheurs qui lui arrivaient qu’elle eu vraiment du mal à fermer les yeux. Elle se réveilla parce qu’on cognait à la porte… sûrement Ahmadou. Elle ouvrit et il entra… il prit place sur un tabouret et se débarrassa de ses chaussures. L’odeur qui y émanait gênait visiblement Bonita, mais elle ne put se résoudre à le manifester, de peur de contrarier son hôte.
-waouhhh… merci d’avoir rangé ma chambre ! mais tu n’aurais pas dû…
-je ne connais pas dormir dans le désordre et la saleté !
-okay ooohh… désolé…
Il lui tendit le plastique qu’il avait en main…
-prends… ce sont les beignets et le haricot. Mets nous ça dans un plat on mange stp !
Bonita se leva et s’empara d’un plat et de deux cuillères sales. Elle sortit et repéra l’unique robinet de la cour où tous les locataires venaient s’abreuver. Ils étaient apparemment tous des débrouillards au même titre qu’Ahmadou. Puisqu’il n’y avait pas de savon, elle rinça convenablement les couverts et alla s’occuper de servir à manger. Elle posa le plat à même le sol et lui tendit une cuillère. Ils se mirent à manger tous les deux…
-et maintenant comment tu vas faire ? demanda-t-il entre deux bouchées de haricot.
-ah je ne sais pas ! peut-être que je vais aller demander pardon à ma tante…
-quoi ? demander pardon ? c’est à elle de te demander pardon actuellement ! après tout ce que tu subis ici ?
-je vais faire comment ? j’ai beau réfléchir mais c’est la seule solution que je vois ! je n’ai pas envie d’abandonner l’école ! j’ai basé tous mes espoirs dessus ! si j’abandonne ça maintenant qu’est ce que je vais devenir ?
-ce sont les vacances non ?!
-oui oui !
-et tu faisais quelle classe ?
-j’étais en terminale, donc j’attends les résultats du BACC…
-aaannnhhh okay… mais moi je trouve qu’au lieu d’aller encore souffrir chez ta tante, tu peux payer toi-même ton école !
-et je vais vivre où ? demanda-t-elle.
-tu peux rester ici, moi ça ne me dérange pas !
-hummm… se contenta-t-elle de répondre.
-ne t’inquiète pas, je ne vais jamais te demander quelque chose… je ne suis ni un pervers, ni un profiteur ! tout ce que je sais c’est que nous sommes liés par les atrocités que nous avons vécu et que j’ai envie vraiment de t’aider !
Il est difficile de savoir si les intentions d’une personne envers nous sont bonnes rien qu’en écoutant ses dires. Parfois, il faut juste faire confiance à ce que nous dicte notre instinct. À l’instant T, l’instinct de Bonita était entrain de lui parler, lui dévoilant Ahmadou comme un garçon gentil qui voulait juste l’aider, sans toutefois profiter d’elle.
-si moi je te raconte les choses que moi j’ai vécu hein… ta part est béta (mieux).
-tu as vécu quoi ? tu peux me raconter… répondit-elle.
-moi j’ai grandi au village, après Bamenda… nous on ne savait même pas trop ce qui se passait, on savait juste que le pays, surtout notre zone était sous tensions. J’étais à la rivière pour puiser de l’eau, en rentrant je vois des hommes armés qui avaient entouré notre maison. Mon père, ma mère, mes sœurs, ils étaient à genoux sur la cour. On les a tué devant moi…
-vraiment désolé Ahmadou…
Le récit d’Ahmadou était tellement atroce que Bonita avait lâché quelques larmes. Au final, lui aussi était un martyr, souffrant pour des raisons qu’il ignorait lui-même.
-et tu es venu directement ici ? demanda-t-elle.
-oui, un ami de mon père qui fuyait avec sa famille m’a amené. On a vécu tous dans une petite chambre durant des mois. La chance que j’ai eu c’est que je savais faire la moto. J’ai eu les petits lancements jusqu’à aujourd’hui… c’est vrai que je n’ai pas encore de moto à moi, mais ça va venir. Pour le moment je peux au moins payer mon loyer et manger sans déranger personne !
-vraiment désolée Ahmadou… c’est très difficile ce que tu vis ! mais ça va aller…
-tu comprends pourquoi je dis que c’est mieux que tu restes ici non ?! sauf si tes papiers sont chez elle…
-non, mon acte et mon probatoire sont encore au lycée…
Il déposa la cuillère à même le sol et se coucha, sans même se débarrasser de ses vêtements avec lesquels il avait bossé toute la nuit.
-tout cas, c’est à toi de décider… moi je t’ai dit ! si ça t’intéresse tu restes, tu es la bienvenue ici. Dit-il finalement avant de fermer les yeux.
Bonita avait vécu tellement de déboires dans sa vie que parfois elle avait du mal à croire qu’il existe des gens qui peuvent te venir en aide sans intérêt. Elle observa son hôte dormir et ronfler… elle décida de rester jusqu’à ce qu’elle trouve meilleure solution.
Pendant qu’il dormait, elle alla puiser de l’eau pour laver quelques draps et nettoyer sa chaussure avec laquelle il travaillait. Elle rangea ensuite la chambre, balaya la moquette et lava tout ce qu’il y avait comme assiettes sales. Si elle devait rester unpeu avec lui, c’était l’occasion de montrer son intéressement et sa bonne foi. Lorsqu’il se réveilla dans l’après-midi, il était étonné…
-quand je vois le travail que tu as abattu ici pendant que je dormais, ça veut dire que tu vas rester ? demanda-t-il.
-oui, je reste pour le moment… en attendant de trouver une autre solution, parce que je ne veux pas t’encombrer…
-tu sais que tu ne m’encombres pas ! en tout cas je suis content que tu restes unpeu avec moi…
Il se leva et commença à porter ses chaussures…
-et tu vas où ? demanda-t-elle.
-je vais où comment ? je vais travailler non ?!
-hummm… tu ne te laves pas ? je t’ai laissé l’eau dehors. Et pourquoi tu ne changes pas tes habits ci ? c’est les mêmes avec lesquels tu as travaillé hier.
-je n’ai pas eu le temps de laver d’autres habits…
-mais va quand même te laver stp !
Pour ne pas la contrarier, il s’empara du seau et d’une serviette dont la couleur avait tourné et il se rendit aux toilettes sans discuter. Il se lava et sortit en lui laissant une pièce de 500fcfa.
-si je rentre tard et que tu as faim, tu achètes quelque chose pour manger !
-okay… merci beaucoup !
Ahmadou ne rentra que le lendemain matin… il avait travaillé toute la nuit. Comme la veille, il avait amené de quoi manger.
-Bonita… il parait que les résultats de votre examen sont dehors…
Avant son contentieux avec sa tante, des rumeurs couraient déjà que les résultats étaient dehors, mais elles s’avéraient fausses à chacune de ces fois. Mais cette fois ci, Ahmadou en avait l’air sûr…
-ah bon ? qui t’a dit ? demanda-t-elle.
-j’ai déposé deux gars là bas ce matin et je suis même entré… apparemment on va lire !
Le cœur de Bonita se mit à battre la chamade, au point où elle n’avait même plus d’appetit. Elle avait tellement bossé pour cet examen et elle espérait de tout cœur l’avoir.
-finis de manger et on va là-bas ! Conclu Ahmadou.
Bonita ne tenait même plus debout, elle faisait des aller-retour dans la chambre, cogitant aux épreuves qu’elle avait passé, si elle n’avait pas fait d’erreurs ou non… Finalement, ils se mirent en route. Une fois au lycée, Ahmadou la laissa…
-moi je ne vais pas entrer hein… va tu écoutes… peu importe le résultat tu viens me dire !
-okay…
Bonita tremblait comme une feuille, apeurée par ce qu’elle allait ou pas entendre. Effectivement, il s’agissait d’une proclamation solennelle. Elle crut rêver lorsqu’on prononça son nom. Elle sauta en même temps que certains de ses camarades de classes. Après la proclamation, on afficha les listes et elle alla encore lire pour s’assurer qu’elle n’avait pas rêvé. Elle coula une larme en mémoire de sa grand-mère… "Grand-mère j’ai réussi, je l’ai eu cet examen !"
Bonita tellement heureuse courut à la sortie et se jeta sur Ahmadou…-j’ai eu! j’ai eu! j’ai eu! j’ai eu!Elle était tellement heureuse, elle coulait des larmes de joie…-félicitations Bonita!! je savais que tu allais avoir ton examen! c’est trop bien!-je vais aller à l’université! je suis trop contente! criait-elle en pleurs.Dommage que sa tante ne soit pas là pour la voir aussi heureuse. Ils montèrent sur la moto et se rendirent dans la chambre qu’ils occupaient désormais tous les deux.-maintenant que tu as ton examen, c’est quoi la suite? demanda-t-il.-honnêtement je ne sais pas trop…-pourquoi tu dis ça?? bon regarde… imagine dans ta tête
********** Quelques mois plutard **********Après une dure journée de travail, Ahmadou alla à la buvette habituelle qu’il avait l’habitude de fréquenter, ainsi que ses connaissances Benskineur dont Batcho, celui duquel il était le plus proche. Ils commandèrent à boire et se mirent à causer comme à l’accoutumée…-mais je dis hein Ahmadou… comment va ta femme?La question attira l’attention de tous ceux qui étaient présents…-que Ahmadou est déjà marié? demanda l’un d’eux.-ékié vous jouez? le gars vit même avec elle… elle est d’abord brune! répondit Bacho, mort de rire.-petit frère, tu es allé ramasser une fille brune où? noir et sale que
Des mois étaient passés, mois durant lesquels Bonita avait bel et bien débuté les cours avec l’aide et la bénédiction d’Ahmadou, mois durant lesquels elle s’était rapprochée de son amie Olive, au point où elles étaient devenues pratiquement inséparables. Mais malgré leur proximité, Bonita n’avait pas encore eu la force de lui parler de la situation qu’elle vivait. À chaque fois que son amie voulait lui rendre visite à la maison, elle trouvait toujours une excuse pour qu’elle n’y arrive pas.Le samedi dans leur école était généralement jour de travaux dirigés. En général, ces jours-là, les deux amies se faisaient une virée quelque part, soit dans un restaurant, soit dans un fast food en fin de journée. Mais ce samedi ci, Olive l’invita plutôt chez elle
La fête se déroulait dans une villa très luxueuse et embellie par les lumières décoratives qui l’entouraient. Olive et Bonita étaient arrivées aux alentours de 21h et s’étaient dirigées dans la salle principale pour signaler leur présence à Alphone. Il était assis sur un sofa avec d’autres personnes. Lorsqu’il les vit, il se leva et se rapprocha d’elles. Olive se jeta sur lui comme à chacune de leurs rencontres…-mon cœur!! joyeux anniversaire!! cria-t-elle.-merci mon bébé!-tiens, voilà ton cadeau… dit-elle en lui tendant le paquet qu’elle avait en main.-ah waaouhhh merci… qu’est ce que c’est?-je sais que t’aimes bien les montres, donc je t’en ai acheté une, pour que tu l’ajoutes à ta collecti
-Bonsoir Bonita!-Bonsoir Olive… c’est comment? fit-elle, très gênée.-ah je suis là non?!Ahmadou avait bien senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, donc il se renseigna.-chérie c’est qui? questionna-t-il.-euuuh c’est mon amie, celle dont je te parle souvent!Ahmadou était content de rencontrer enfin l’amie de Bonita, il était ému, donc il se leva et lui céda sa place…-je suis content de te rencontrer enfin! lui dit-il en lui tendant la main.Elle prit place à côté de Bonita…-Bonita tu ne me présentes pas? c’est qui?-lui c’est Ahmadou, mon petit ami…-aaannnhhh celui dont tu me parles tout le temps
Bonita, toujours en pleurs se rendit à l’hôpital de la Caisse avec son voisin. Une fois aux urgences, ils se renseignèrent et on les conduisit où Ahmadou était interné. Devant la chambre, un autre jeune homme était assis, apparemment un collègue d’Ahmadou puisque le voisin le reconnu.-gars c’est comment? tu étais là? tu as vu ce qui s’est passé? questionna le voisin.-moi j’étais stationné là au carrefour, je l’ai vu il arrivait par devant, après où y a le feu rouge là, le feu était rouge. Il a lui continué, il a tourné au rond-point, mais à gauche un pick-up sortait ousque (où) c’était vert et il a cogné le gars jusqu’à sa moto et lui se sont retrouvés dans les herbes du rond-point. Le docteur a dit qu’il
-j’ai eu le stage! j’ai eu le stage! j’ai eu le stage!!!! Bonita jubilait et sautillait dans la chambre d’hôpital, devant son homme. La famille de l’autre malade était dépassée… la joie débordait. -tu as eu le stage comment? Raconte-moi! Elle s’assit auprès de lui et se mit à lui relater sa rencontre inopinée avec le monsieur qui l’avait salit. Elle lui montra la carte et lui donna beaucoup de bisous… -je ne sais pas comment tu fais pour toujours avoir raison! si je n’étais pas allée voir ma tante comme tu me l’avait suggéré, je n’aurais certainement jamais rencontré ce type! -ah je t’ai déjà dit que dans mon village c’est comme ça! quand tes choses ne marchent pas, regarde si un de tes parents n’est pas fâché contre toi! -je vois ça… L’infirmier entra pour les soins et fit sortir tout le monde. Ensui
Ils roulèrent une trentaine de minutes jusqu’au quartier Essos, un secteur de la ville réputé à cause de la pléthore de bars et snacks dont il regorge. Il se gara devant l’un de ces snacks et ils se dirigèrent à l’intérieur, en commandant au passage du poulet rôti qui leur fut livré quelques minutes après. Ils mangeaient avec appétit… -alors, elle était comment ta première journée de stage? demanda-t-il. -ah c’est cool, je m’y plais vraiment! c’est de ce type d’emploi dont j’ai toujours rêvé, depuis petite! -ça c’est bien! je suis content pour toi! si tu bosses bien, tu pourras être définitivement maintenue! -ça c’est mon souhait… mais nous ne sommes pas venus ici pour parler de moi… tu m’as dit que tu as un problème! -oui, avec ma copine, celle avec laquelle je vis! dit-il entre deux gorgées de bière. -ah tu vis avec une femme… -oui oui… nous avons aménagé ensemble
Le lendemain, chacun sortit pour vaquer à ses occupations. Cette situation tracassait toujours Bonita et elle était décidée à trouver rapidement une solution salvatrice. Une fois dans son bureau, plongée complètement dans le boulot, elle fut interrompue par Nelson qui toqua et entra… il s’approcha d’elle après avoir fermé la porte derrière lui et se posa sur sa table en lui faisant face…-bébé bonjour! dit-il en lui déposant un baiser sur les lèvres…-tu es élégant ce matin! dit-elle, avec un sourire malicieux…-pourquoi tu parles comme si tu as envie de me déshabiller?En guise de réponse, elle s’empara de ses lèvres et continua avec un baisé très stimulant. Pendant qu’il la caressait, elle soulevait la jupe de so
**********Flashback**********-tu aurais pu venir me demander… tu as préféré rester dans ton coin et me juger… moi qui pensait que tu me connaissais… cria Nelson, furieux.-Nelson…Sans lui laisser le temps de terminer, il se leva et quitta son bureau pour rejoindre le sien… il s’enferma à l’intérieur et se mit à rouspéter, tout seul…-comment elle a pu penser pareille chose de moi? donc j’ai l’air d’un coureur de jupons? moi qui fait tous les efforts pour qu’elle me remarque positivement…Nelson se sentait blessé par le comportement de Bonita, lui qui était secrètement amoureux d’elle. Elle était exactement le type de femme dont il avait rêvé toute sa vie: belle, naturelle, intelligente, ambitieus
Tout le reste du weekend, Bonita évita au maximum les appels et les messages de Nelson, à cause de ce qu’elle avait vu. Elle consacra son temps à équiper son nouveau domicile et à s’occuper de son homme. Nous étions le samedi et Bonita lui avait préparé une petite surprise. Il rentra aux alentours de 18h, c’est elle qui l’accueillit à la porte lorsqu’il sonna…-bébé ça va? tu as l’air fatigué! dit-elle en l’embrassant.-oui, la journée était difficile… mais ça va aller après un bon bain et un bon repas!Il entra et se dirigea vers la chambre. Il remarqua un plastique posé sur le lit, mais n’y prêta pas attention. Il se changea et prit un bon bain. Lorsqu’il sortit de la douche, il la trouva dans la chambre entrain de se
-tu connais ce type? questionna Nelson.Bonita se sentait vraiment honteuse et désolée pour ce qui venait de se passer.-héhoooo Bonita!! tu le connais?-oui…-ah… c’est ton petit ami je suppose… okay!Nelson continua à ingurgiter ses morceaux de poulet, en attendant que Bonita se remette car elle semblait vraiment perturbée. Puisqu’elle ne parlait pas, il décida de briser le silence…-donc tu sors avec un benskineur?-Nelson, c’est une très longue histoire…-non t’inquiète! loin de moi l’idée de te juger… faisons comme s’il s’était rien passé d’accord?-oui, mais il faut que je rentre, stp!-d’accord, je te dépose!
Ils roulèrent une trentaine de minutes jusqu’au quartier Essos, un secteur de la ville réputé à cause de la pléthore de bars et snacks dont il regorge. Il se gara devant l’un de ces snacks et ils se dirigèrent à l’intérieur, en commandant au passage du poulet rôti qui leur fut livré quelques minutes après. Ils mangeaient avec appétit… -alors, elle était comment ta première journée de stage? demanda-t-il. -ah c’est cool, je m’y plais vraiment! c’est de ce type d’emploi dont j’ai toujours rêvé, depuis petite! -ça c’est bien! je suis content pour toi! si tu bosses bien, tu pourras être définitivement maintenue! -ça c’est mon souhait… mais nous ne sommes pas venus ici pour parler de moi… tu m’as dit que tu as un problème! -oui, avec ma copine, celle avec laquelle je vis! dit-il entre deux gorgées de bière. -ah tu vis avec une femme… -oui oui… nous avons aménagé ensemble
-j’ai eu le stage! j’ai eu le stage! j’ai eu le stage!!!! Bonita jubilait et sautillait dans la chambre d’hôpital, devant son homme. La famille de l’autre malade était dépassée… la joie débordait. -tu as eu le stage comment? Raconte-moi! Elle s’assit auprès de lui et se mit à lui relater sa rencontre inopinée avec le monsieur qui l’avait salit. Elle lui montra la carte et lui donna beaucoup de bisous… -je ne sais pas comment tu fais pour toujours avoir raison! si je n’étais pas allée voir ma tante comme tu me l’avait suggéré, je n’aurais certainement jamais rencontré ce type! -ah je t’ai déjà dit que dans mon village c’est comme ça! quand tes choses ne marchent pas, regarde si un de tes parents n’est pas fâché contre toi! -je vois ça… L’infirmier entra pour les soins et fit sortir tout le monde. Ensui
Bonita, toujours en pleurs se rendit à l’hôpital de la Caisse avec son voisin. Une fois aux urgences, ils se renseignèrent et on les conduisit où Ahmadou était interné. Devant la chambre, un autre jeune homme était assis, apparemment un collègue d’Ahmadou puisque le voisin le reconnu.-gars c’est comment? tu étais là? tu as vu ce qui s’est passé? questionna le voisin.-moi j’étais stationné là au carrefour, je l’ai vu il arrivait par devant, après où y a le feu rouge là, le feu était rouge. Il a lui continué, il a tourné au rond-point, mais à gauche un pick-up sortait ousque (où) c’était vert et il a cogné le gars jusqu’à sa moto et lui se sont retrouvés dans les herbes du rond-point. Le docteur a dit qu’il
-Bonsoir Bonita!-Bonsoir Olive… c’est comment? fit-elle, très gênée.-ah je suis là non?!Ahmadou avait bien senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, donc il se renseigna.-chérie c’est qui? questionna-t-il.-euuuh c’est mon amie, celle dont je te parle souvent!Ahmadou était content de rencontrer enfin l’amie de Bonita, il était ému, donc il se leva et lui céda sa place…-je suis content de te rencontrer enfin! lui dit-il en lui tendant la main.Elle prit place à côté de Bonita…-Bonita tu ne me présentes pas? c’est qui?-lui c’est Ahmadou, mon petit ami…-aaannnhhh celui dont tu me parles tout le temps
La fête se déroulait dans une villa très luxueuse et embellie par les lumières décoratives qui l’entouraient. Olive et Bonita étaient arrivées aux alentours de 21h et s’étaient dirigées dans la salle principale pour signaler leur présence à Alphone. Il était assis sur un sofa avec d’autres personnes. Lorsqu’il les vit, il se leva et se rapprocha d’elles. Olive se jeta sur lui comme à chacune de leurs rencontres…-mon cœur!! joyeux anniversaire!! cria-t-elle.-merci mon bébé!-tiens, voilà ton cadeau… dit-elle en lui tendant le paquet qu’elle avait en main.-ah waaouhhh merci… qu’est ce que c’est?-je sais que t’aimes bien les montres, donc je t’en ai acheté une, pour que tu l’ajoutes à ta collecti