Novels by Iantsaliana Herilanjamalala

Il est 15h, c’est l’heure du départ, nous disons au revoir à la maman d’Ella et nous montons dans la voiture. Le voyage a duré quatorze heures. Un taxi nous attendait déjà à la gare routière pour nous ramener à l’endroit où nous allons séjourner. Après avoir rangé nos affaires, nous avons pris notre petit déjeuner dans un petit resto tout près de notre hôtel et après avoir mangé on a pris le bus pour se rendre directement à la mer. Le fait de me lever sur la plage en regardant les vagues m’a apporté une paix intérieure et une sérénité que je ne saurais expliquer. Je suis restée debout sur les lieux pendant quelques minutes avant de rejoindre Ella qui plongeait directement dès notre arrivée. Ça fait des années que je ne partais pas en vacances à cause du travail. Je me sens tellement bien.J’ai publié une story sur Facebook, une photo de moi en train de m’allonger sur la plage. Alex m’envoie un message en réponse à cette story :« Tu es très belle et tu as l’air vraiment heureuse. Pro

Je suis bien concentrée sur mon travail quand ma supérieure hiérarchique se rapproche de moi pour me parler.« Bonjour Alya, tu vas bien ? »« Bonjour Sophie, oui je vais bien et toi ? »« Ça va. J’ai quelque chose à te dire. À partir d’aujourd’hui, tu ne vas plus t’occuper des émissions de police d’assurance automobile, tu vas être transférée auprès de l’équipe qui s’occupe des sinistres et des résiliations »« Non Sophie, s’il te plaît, garde-moi dans ton équipe. La cheffe d’équipe de ce service n’aime pas travailler avec des femmes, elle va me rendre la vie impossible »« Je suis désolée Alya mais je n’ai pas trop le choix, c’est la décision de notre directeur »Je reprends ma place avec les larmes aux yeux. J’ai envoyé un message à Annie sur Skype.« Annie, ils me transfèrent au service sinistre et résiliation, je n’aime pas travailler avec leur cheffe car elle ne va sûrement pas m’aimer. Que dois-je faire s’il te plaît ? »« Alya, tu es sérieuse et impliquée dans ton travail, ell

Les jours suivants, ma mère faisait des crises de convulsions et elle n’avait plus repris connaissance. Ses respirations deviennent de plus en plus lentes et son corps rejetait les médicaments qu’on lui envoyait en perfusion.Une semaine est passée après sa sortie de l’hôpital. Quelque chose me dit qu’elle va mourir aujourd’hui. Ses pieds sont déjà très froids et sa respiration est très lente. Je me mets sur le pied de son lit, je ne dis rien, j’attends juste. Mes deux tantes arrivent pour me tenir compagnie.Il est 11h45, ma mère est en train de faire une grande crise de convulsions, accompagnée d’un vomissement d’un truc marron, dès qu’elle arrête de vomir, elle émet un grand soupir, une larme coule sur son visage et c’est la fin, elle part.Tout le monde pleure sa mort sauf moi, dans ma tête je me dis que cette femme connait enfin un répit sur ses douleurs. J’envoie des messages à mes amis et membres de la famille proches pour les informer et je fais une publication d’adieu sur Fac

Une heure après le transfert, la première visite a eu lieu, j’ai respecté les consignes du médecin mais après mon retour auprès de ma mère, j’ai constaté plusieurs choses qui m’ont énervé.Tous les médicaments que j’ai laissé au pied du lit ont disparus, alors qu’ils ont prescrit les mêmes sur l’ordonnance. Ils demandent à ce que je change la position de ma mère toutes les heures, alors qu’aucun infirmier ne veuille m’aider et que je ne peux pas faire appel à une aide extérieure. À chaque fois qu’on fait appel à leurs services, ils disent qu’ils ont autre chose à faire. J’ai toujours pensé que les personnels de santé sont des personnes bienveillantes mais je me suis trompée sur toutes les lignes en me référant au cas de cet hôpital.Quelques membres de la famille m’ont demandé de rentrer à la maison pour récupérer des affaires et me reposer un peu. J’ai accepté tout en leur faisant une promesse de revenir le lendemain à la première heure.Je me suis réveillée tôt pour me rendre à l

Quand nous sommes arrivés aux urgences, un groupe de médecins s’est rapproché pour voir ce qui arrivait à ma mère. Ils l’ont emmené à l’intérieur et un médecin m’a demandé toutes les informations sur les antécédents de ma mère.Pendant que je lui parle de la maladie de ma mère et du traitement qu’elle a suivi, un infirmier sort de l’hôpital et nous informe qu’on doit l’évacuer dans un autre hôpital car ils n’ont pas tous les appareils nécessaires pour la soigner.Je demande au chauffeur du taxi qui nous a emmené de préparer sa voiture afin que nous puissions y aller rapidement.Nous sommes en route pour emmener ma mère dans un autre hôpital, elle est inconsciente et sa respiration est très lente. Le chauffeur du taxi fait de son mieux pour demander aux autres conducteurs de libérer la voie, il envoie des signaux pour pouvoir circuler rapidement malgré les embouteillages.En nous voyant venir, deux personnes qui travaillent à l’hôpital se rapprochent avec un brancard pour nous aide

Les jours suivants commençaient à être durs, ma mère n’arrivait plus à se lever, même pour se rendre aux toilettes.Aujourd’hui est un jour férié, on fête l’ascension donc je ne travaille pas. Chaque matin, dès le réveil, je me rends directement dans la chambre de ma mère pour voir comment va-t-elle. Elle a l’air vraiment fatiguée, elle vomit tout le temps et elle me dit qu’elle a un mal de dos terrible. Je lui propose d’aller au marché avec ma sœur pour lui acheter du chocolat noir afin d’arrêter les vomissements. Au chemin du retour, mon téléphone sonne. C’est l’amie de ma mère qui m’appelle.« Bonjour Alya, je vais rendre visite à ta Maman, je serai là dans une heure, tu es à la maison ? »« Bonjour, je suis sur le chemin du retour, je serai là dans quelques minutes. Ça va lui faire plaisir. Je vous attends à la maison alors »Dès que j’arrive à la maison, j’arrange un peu la chambre de ma mère. Je ne lui ai rien dit sur la visite surprise de son amie. Ça lui rendrait vraiment